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Октябрь
2024

En haute Corrèze, la société Iberdrola plante les jalons d'un parc agrivoltaïque de 65 hectares

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La société espagnole Iberdrola, spécialisée dans les énergies, notamment renouvelables (éoliennes, parcs photovoltaïques et agrivoltaïques), était présente à la salle des fêtes de Saint-Etienne-aux-Clos, jeudi en fin de journée, pour présenter son projet de « ferme solaire des Landes » dans le nord-Corrèze. Prévu, selon un calendrier idéal, pour une mise en production en 2029, ce projet agrivoltaïque prévoit l’installation de structures de production d’énergie solaire sur quatre parcelles agricoles situées à Saint-Etienne-aux-Clos et sur la commune voisine d’Aix.

Un loyer pour les éleveurs

En préalable à ce chantier, la société déploie beaucoup d’énergie pour la pédagogie. Expliquer pour éviter des incompréhensions, mais aussi, en creux, désamorcer de possibles oppositions. À l’entrée de la salle communale, une affiche manuscrite « Forum d’information » et un message de bienvenue. « L’enjeu, ce sont les réponses au changement climatique, dont les ENR [énergies renouvelables, N.D.L.R.] », explique d’emblée Frédéric Rabier, responsable de l’agence Iberdrola de Limoges. La pédagogie ? « C’est un préalable indispensable », souligne Valérie Boyer, chargée de la concertation pour la société espagnole.

Aux échanges déjà noués il y a 10 jours avec les élus des deux communes concernées, à celles voisines et avec Haute-Corrèze communauté, Iberdrola a ajouté une étude de perception « pour mesurer le niveau de connaissance, d’information sur les énergies renouvelables », précise Frédéric Rabier. Également présent pour cette réunion publique, Kévin Van de Wiel, jeune éleveur qui prend la suite du GAEC de ses parents, Jean et Bernadette Van de Wiel, voit dans ce projet une opportunité à la fois économique, mais aussi professionnelle et environnementale. Il est l’un des quatre agriculteurs dont les parcelles dédiées à l’élevage de broutards de race limousine sont concernées par ce projet agrivoltaïque.

« C’est pour moi la possibilité de compter sur une assise financière fixe, via le paiement d’un loyer par Iberdrola. L’activité est parfois incertaine, avec des aléas, et cela permettrait de solidifier l’exploitation. » Le parc, prévu sur un total de 65 hectares (trois parcelles sur Saint-Etienne-aux-Clos et une sur Aix), est aussi l’occasion d’améliorer son outil d’élevage. « Sur ces parcelles, la société nous finance des équipements pour lesquels il est difficile d’investir par moi-même, notamment pour mettre en place des pâturages tournants intensifs. Ces derniers améliorent à la fois la qualité du fourrage, mais aussi celle de la production bovine », explique le jeune agriculteur, sensibilisé dans son quotidien aux problématiques du changement climatique.

Trois habitations à proximité immédiate

« La loi nous fait obligation d’accompagner les agriculteurs partenaires via des financements d’outils, mais aussi de la formation », ajoute le représentant d’Iberdrola. Autre encadrement légal, les installations photovoltaïques, sous lesquelles le cheptel peut continuer à paître, ne peuvent excéder une emprise de 40 % des surfaces agricoles. « 60 % de la surface ensoleillée reste à l’agriculteur », précise Frédéric Rabier, qui décrit les infrastructures agrivoltaïques : « Les panneaux sont installés sur des poteaux de 2 m au point le plus bas et 3,27 m au point le plus haut, avec un angle de 15°. L’ensemble est estimé à « 10 hectares de surface totale de panneaux pour une puissance de 30 MW crête ». « Nous intégrons également une dimension de bien-être animal avec l’ombre sous les panneaux dont le cheptel peut profiter quand il fait très chaud », relève le responsable régional.

Reste, n’élude pas la chargée de concertation, trois habitations à proximité immédiate des parcelles du projet, « dont nous avons contacté les propriétaires et avec qui le dialogue est maintenu ». Selon elle, « des solutions de diminution de l’impact visuel existent ». De nouvelles réunions ouvertes aux habitants doivent être organisées dans les prochaines semaines.

Julien Bachellerie