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Dans les coulisses du pôle de services Audembron à Thiers, 10 ans après son ouverture

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Le 21 août 2014, la Mission locale de Thiers quittait la rue Fernand­-Forest pour la rue des Docteurs-Dumas afin d’investir de nouveaux locaux, au deuxième étage d’un pôle de services Audembron flambant neuf.

La structure et ses 13 salariés étaient alors le premier des six organismes de services publics (*) à prendre possession du bâtiment qui avait nécessité deux ans de travaux, transformant en profondeur l’ancien collège : près de 3.200 m2 d’espace de travail et un parking de 72 places, le tout sur cinq niveaux.  "C’est une nouvelle ère, une nouvelle page pour l’équipe", affirmait alors Luc Eberlé, le directeur de l’époque qui comptait profiter de la proximité avec certains partenaires comme Pôle emploi (France travail) pour travailler plus efficacement.

Un afterwork entre services en juin dernier

Dix ans plus tard, Isabelle Dumas, à la tête de la Mission locale depuis 2016 reconnaît que cette proximité entre services, notamment la Maison des solidarités, facilite le travail des équipes (18 personnes en 2024 sur deux sites). "Pour le public, c’est aussi la possibilité de faire différentes démarches en même temps mais le Pôle Audembron n’est absolument pas un service commun", rappelle la directrice.

"Avant, nous étions parfois obligés de nous déplacer en ville. Nous ne connaissions pas forcément nos interlocuteurs. Le téléphone et les mails ne sont plus l’unique outil pour communiquer. Rencontrer nos interlocuteurs à l’étage au dessous par exemple permet de fluidifier les partenariats", abonde Agnès Delorme-Guillon, conseillère en insertion à la Mission locale depuis 1991.

Sans local commun, ni lieu de rencontres et d’échanges entre services, difficile pourtant de mettre un visage sur chaque nom.

Alors, afin de "fluidifier" davantage, les différentes directions se sont mises d’accord en juin dernier pour organiser le premier afterwork du pôle Audembron. Avec l’accord préalable du bailleur Atrium Immobilier pour ouvrir un espace de verdure dans l’enceinte du bâtiment. "Seuls 30 % des salariés ont répondu présents", note cependant la directrice. Près de 200 personnes travailleraient dans l’ensemble des services. "C’est difficile de comptabiliser avec exactitude, nous par exemple, nous sommes sur deux sites (place de l’Europe)."

Le loyer revu à la baisse

Et parce que les besoins de la Mission locale évoluent en fonction notamment des politiques publiques, la structure a obtenu l’autorisation de pousser les murs et augmenter sa surface initiale (211 m2) de 50 m2 supplémentaires en 2022. De nouvelles salles d’activités ou de réunion, un nouvel agencement de certains bureaux, le hall d’accueil repensé : la structure, locataire des lieux, semble bien partie pour rester. Du moins pour la prochaine décennie.

L’ensemble des services a renégocié le loyer à la baisse (2023) et nous avons signé pour un bail de neuf années supplémentaires.

Isabelle Dumas qui ne voit qu’un point noir au tableau : "Nous ne sommes pas visibles depuis la rue et nous n’avons pas la possibilité de faire un affichage car le bâtiment est classé. Des personnes que nous pourrions accueillir passent devant sans savoir que nous existons."

Car oui, derrière la façade historique, les services ne chôment pas. Et cela fait dix que ça dure.

(*) Aujourd’hui, le pôle regroupe les services suivants : France travail, Mission locale, Caf, SMTUT, Maison des solidarités et CPAM.

Yann Terrat

Les Docteurs-Dumas n’en profitent pas. L’ouverture du pôle de services en 2014 avait également pour objectif de redynamiser ce qui fut une artère commerciale, il y a plusieurs années. Une rue passante dans laquelle les commerces avaient peu à peu souffert de la raréfaction de la clientèle dans l’ensemble du centre-ville mais aussi et surtout de la fermeture du collège en 2011. "C’est tout une vie que ça a supprimée. Il y a moins de personnes à pied et beaucoup de vitrines sont fermées aujourd’hui", regrettait en 2012 cette gérante d’une boutique de prêt-à-porter ouverte depuis 48 ans. Dix ans après l’ouverture du pôle, la fermeture de ce commerce et d’autres encore (coiffeur, épicerie, boucherie, etc.) montre que la dynamique espérée avec l’arrivée de dizaines de salariés, rue des Docteurs-Dumas n’a pas eu lieu. "Quand certains le peuvent, ils écourtent leur pause méridienne, et il y a aussi une question de coût de la vie. Cela revient moins cher de manger sur le lieu de travail", explique Agnès Delorme-Guillon à la Mission locale de Thiers qui travaille au sein du pôle de services.