Au CHU de Clermont-Ferrand, les personnels de nuit des services cardiologie et chirurgie cardiovasculaire en grève

Les personnels de nuit Infirmier et aide-soignant du service de Cardiologie B1 du CHU de Clermont-Ferrand ont déposé un préavis de grève à compter du mardi 15 octobre, 20 heures, annoncent les organisations syndicales CGT-FO-SUD.

Parallèlement, les personnels aide-soignante et infirmier de nuit du service chirurgie cardio vasculaire 1er HE, du CHU Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand, sont en grève depuis mercredi 9 octobre, au soir.

Manque de concertation

"Sous couvert du changement de logiciel de temps de travail, la direction générale entend imposer des trames de travail des personnels du CHU, soi-disant pour être conforme à la réglementation et permettre aux agents de pouvoir concilier vie privée et professionnelle, indique l'intersyndicale. Il n’en est rien, ces trames ont été construites sans les personnels, sans prendre en compte leur point de vue".

Les syndicats rappellent les conditions de travail des personnels, "avec des périodes de 40 heures en quatre nuits, des cycles de dix semaines comprenant des périodes de 80 heures à 90 heures pour deux semaines de travail".

Vers l'épuisement professionnel

Concernant la conciliation vie privée/professionnelle, la CGT, FO et Sud s'appuient sur l'exemple des personnels élevant seuls des enfants en garde alternée : "C'était encore possible, mais cela ne le sera plus. Tout comme d'envisager une vie associative, une activité sportive, des loisirs ou des réunions familiales".

Les organisations craignent que ces trames et cycles de travail poussent à l'épuisement professionnel et entraînent des conséquences sur la prise en charge des patients. Sans compter la perte de salaire (avec deux week-ends en moins travaillés sur un cycle de dix semaines).

Une gestion comptable du temps de travail

"Ce cycle ne leur laisse pas un temps de récupération physique suffisant, pouvant engendrer des répercussions professionnelles liées à la fatigue, tel que l’altération de leur capacité en dextérité, capacité d'analyse, mais aussi un probable manque de patience, de rigueur ou de clairvoyance, insiste l'intersyndicale. Alors que l’accès aux soins est de plus en plus difficile, la direction générale, par sa politique de gestion du temps de travail purement comptable, n’en mesure pas les conséquences."

Les personnels et les représentants du personnel dénoncent donc "le mépris de leur direction" : "Par la voie de la DRH, elle a fait savoir qu’elle ne changerait rien. Nos revendications sont simples. Les agents demandent à ce que ces nouveaux cycles soient réétudiés, prenant en compte leurs remarques".

Les syndicats ajoutent que la direction souhaite étendre ce procédé à l’ensemble du CHU, d’ici le 1er janvier 2025. D’autres services pourraient donc rejoindre ce mouvement de grève.

Contactée, la direction n'a pas souhaité réagir pour le moment.