Conflit au Proche-Orient : la Finul, mission de l'ONU au Liban, accuse Israël d'avoir tiré sur ses positions
La force de l'ONU déployée entre le Liban et Israël a accusé le 10 octobre les troupes israéliennes de tirer «de façon répétée» sur ses positions, faisant état de deux Casques bleus indonésiens blessés, ce qui a déclenché une levée de boucliers diplomatique.
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont 10 000 soldats sont déployés dans le sud du pays, appelle depuis le début de l'escalade entre l'armée israélienne et le Hezbollah à l'arrêt des hostilités.
Dans la matinée du 10 octobre, la force d'interposition onusienne a déclaré que «deux Casques bleus ont été blessés après qu'un char Merkava de l'armée israélienne a tiré en direction d'une tour d'observation du quartier général de la Finul» à Naqoura, «la touchant directement et provoquant la chute» des deux hommes.
Israël accuse le Hezbollah de se positionner à proximité de la Finul
De surcroît, la Finul a indiqué que «les soldats de Tsahal ont également tiré sur la position de l'ONU à Labbouneh, touchant l'entrée du bunker où se réfugiaient les Casques bleus et endommageant des véhicules et un système de communication». La mission onusienne a également insisté sur le fait que «des soldats de Tsahal ont délibérément tiré sur les caméras de surveillance du périmètre de la position et les ont désactivées».
L'armée israélienne s'est justifiée en précisant dans un communiqué que «le Hezbollah opère à partir de zones civiles et à proximité de celles-ci dans le sud du Liban, y compris dans les zones proches des postes de la Finul». Tsahal a également indiqué qu'elle «opère dans le sud du Liban et maintient des communications régulières avec la Finul».
Indépendamment des justifications israéliennes, plusieurs pays ont condamné l'attaque sur la mission onusienne. «Une autre ligne a été dangereusement franchie au Liban : les bombardements de Tsahal contre des soldats de la paix dont les positions sont connues», a déploré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un message publié sur la plateforme X.
Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, dont le pays a un contingent de Casques bleus dans le sud du Liban, a fustigé sur X «un acte irresponsable» ajoutant que «cela doit cesser». De son côté, la diplomatie française a exprimé dans un communiqué «sa forte préoccupation à la suite des tirs israéliens ayant touché la Force intérimaire des Nations unies».