Les collégiens en visite à la ferme
Cinquante collégiens de 5 e du collège Voltaire d’Ussel descendent du car scolaire et s’avancent vers des bâtiments agricoles. Il est 15 heures lundi. Ils ont quitté le collège le temps d’un après-midi pour visiter une exploitation d’élevage, la ferme de Robert et Rémy Bourdoux, aux Pradeix sur la commune de Monestier-Port-Dieu.
Chaque élève tient en main un questionnaire auquel il va devoir répondre. « C’est la première visite « Découverte des métiers » que nous faisons. Elle s’inscrit dans le programme d’orientation de la 5 e à la 3 e . Son but ? Qu’à la fin de la 3 e , les élèves fassent un choix d’orientation éclairé pour le passage en seconde », commente Emmanuelle Theil, la principale du collège, accompagnée par son adjoint, Franck Chadal, qui suit de près le parcours des élèves.
200 limousinesPour Rémy et son père Robert, cette rencontre avec des élèves aussi jeunes est une première. « Je suis la troisième génération sur cette ferme, explique Rémy. Depuis février 2023, nous sommes en Gaec (Groupement agricole d’exploitation en commun). C’est indispensable pour assurer l’avenir ». Le Gaec Bourdoux élève des limousines, une race à viande. « J’ai démarré avec 25 vaches. Maintenant c’est pas pareil. Avec 200 animaux, c’est beaucoup plus compliqué », souligne avec un petit rire le père Robert.
Côté collégiens, les questions fusent. Seuls quatre ou cinq d’entre eux ont des parents agriculteurs. Pour les autres, c’est une découverte. Que deviennent les veaux ? Où les vend-on ? Pourquoi certaines vaches n’ont pas des cornes ? Combien pèse ce taureau ? C’est dur comme métier ? Comment devient-on agriculteur ? Pourquoi avoir choisi l’élevage ? On peut toucher le taureau ? Rémi et son père vont le chercher dans la stabule en le tirant avec une corde passée dans un anneau qui traverse ses naseaux. Une superbe bête de 1,4 tonne prénommée Sogun. « Ouah ! Il est énorme ! Trop beau ! », réagissent plusieurs élèves. Ses propriétaires aussi en sont fiers.
Rémy s’est pris de passion pour la génétique et l’amélioration de la race. Ses 200 limousines sont toutes inscrites au herd-book (livre généalogique) de la race. Plusieurs limousines du Gaec ont été primées lors de concours récemment, Nirvana a ainsi remporté un 3 e prix au concours national Limousin à La Souterraine.
« Cette visite est importante pour nous », conclut Jean-Robert Loge, technicien à la chambre d’Agriculture. « Pour l’avenir, il faut faire connaître nos métiers. Il y a l’élevage, mais aussi tout ce qui est mécanique agricole. Et le secteur embauche ! »