Face au mur
Si l’on reconnaît ses amis dans l’adversité, quoi de mieux qu’une guerre pour en compter les rangs ? Bien sûr, sur le plan idéologique, l’Histoire a montré que les alliances d’un jour ne sont pas celles de toujours. Comme elle a montré, aussi, la capacité du peuple ex-soviétique à supporter, en silence, à quelques voix dissidentes près, les affres inhérentes à l’économie de guerre. Ne serait-ce que pour la grandeur du pays, fut-elle pâlissante. Et avec le sentiment d’être désormais fort, dans ce Sud global capable de jouer à armes égales avec l’omnipotent Occident. Malgré les sanctions en coups de boutoir, les amicales rentes des commerces parallèles ont fait tenir l’édifice, colmaté les fissures. À Kazan, sur les bords de la Volga, pour le Sommet des Brics, à la fin du mois, la plupart des bons amis, venus de Chine, du Brésil, d’Iran… seront là. Et le Kremlin se félicite déjà de la demande de la Turquie qui veut, elle aussi, faire officiellement partie de la bande. Moscou assure que « les Brics font construire brique par brique un pont vers un ordre mondial plus juste ». Face au mur, on n’a pas souvent le meilleur point de vue, mais avec un peu de recul…
l’éditorial
Sophie Leclanché