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Октябрь
2024

À quoi pourrait ressembler ce futur Pôle viande en projet en Haute-Loire ?

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Le Pôle viande s’invite – et s’invitera – désormais à l’ordre du jour de chaque conseil communautaire. Il faut dire que le dossier est entré dans une phase plus concrète avec la désignation du lauréat du concours de maîtrise d’œuvre. Entre mai et juin, huit candidats ont imaginé le futur Pôle viande, qui sera implanté sur la zone d’activités de Ranche Aussée à Cohade, en composant avec de nombreuses contraintes environnementales, sociétales, techniques ou encore budgétaires. Un jury, composé de membres de la commission d’appel d’offres de Brioude Sud Auvergne, de membres qualifiés et d’experts s’est ensuite réuni le 5 juillet pour examiner les propositions des candidats. Trois ont été retenus et invités à remettre un « avant-projet sommaire ». Ce travail a été présenté aux membres du jury le 1er octobre.

« C’est un dossier complexe et technique. Chacun des candidats avait des points forts et des points faibles. On était 12 à voter. Donc le résultat, bien que très serré, est objectif. »

C’est la SAS Baudry Aragon-Alla Kientzy Architectes (en groupement avec Actif, Alban consulting, Etudes Beton, Berger Granier architectes et Ergonova conseil) d’Issoire qui a, à l’issue de cette procédure, été retenue.

Technique, architecture, bien-être humain et animal... 

« Le lauréat présente l’offre technique la plus aboutie, en intégrant l’ensemble des éléments attendus au niveau du programme pour ce qui concerne les principes constructifs spécifiques à cette typologie d’activité, ainsi que la prise en compte du bien-être humain et de la protection animale, a souligné Franck Merle. Il s’agit également de la seule équipe à proposer des solutions de récupération au-delà du programme, avec par exemple la récupération de chaleur sur la production d’air comprimé. D’un point de vue architectural, le projet est cohérent et respectueux des règles d’urbanisme […]. Enfin, il est à noter qu’il s’agit de l’offre la plus optimisée en matière de durée des travaux (14 mois). »

« Est-ce que c’est possible d’avoir des chiffres précis concernant le coût du projet, a interrogé le maire d’Autrac, Christophe Bedrossian. Là, on est déjà à 13 millions d’euros avec le coût des honoraires et sans ce qu’on appelle les prestations supplémentaires… »

Et Franck Merle de préciser : « Ce candidat a proposé un projet à 11,2 millions d’€. Attention, il ne faut pas inclure l’atelier de découpe puisque ce n’est pas nous qui le portons. Oui, il y aura des prestations supplémentaires. On ne pourra, par exemple, pas passer outre l’intégration d’un bassin tampon. Pour le reste ce sont des options. Il appartiendra au délégataire de souscrire à ces prestations supplémentaires ou non. Quoi qu’il arrive, nous avons déjà repéré des pistes d’économies. Elles seront à négocier. » Pour rappel, le montant prévisionnel estimatif du projet est de 9,6 millions d’euros.

Une délégation  de service public

Le point suivant concernait le lancement d’une procédure de délégation de service public pour la gestion du Pôle viande. « Compte tenu des délais de réalisation et du schéma envisagé, notamment la construction par le futur délégataire de la salle de découpe, il convient à présent de décider du mode de gestion de ce nouvel outil. L’exploitation de l’abattoir actuel a été confiée par affermage à la SEAB depuis 2008 avec renouvellement en 2022. Ce mode de gestion a donné toute satisfaction. »CREDITS SAS BAUDRY-ARAGON-ALLA-KIENTZY Architectes (mandataires) en groupement avec ACTIF, ALBAN CONSULTING, Etudes BETON, BERGER GRANIER Architectes et ERGONOVA conseil

Les élus ont approuvé (4 voix contre) le principe du recours à la délégation de service public sous la forme d’une concession pour une durée de 20 ans, soit de manière prévisionnelle du 1er février 2027 au 31 janvier 2047. Marie-Christine Degui a tout de même tenu à partager ses craintes.

« Moi la conjoncture économique nationale m’inquiète. La conjoncture agricole aussi. Sans parler de la concurrence territoriale. Personne n’est au courant que le Département du Puy-de-Dôme répare l’abattoir d’Issoire pour 3 millions d’euros et va chercher des clients dans une zone de chalandise proche de la nôtre ? Là, nous, on s’endette jusqu’en 2044… Comment on peut dormir tranquille avec un projet comme ça ? » « On le peut, a tranché le président Jean-Luc Vachelard. La structure n’est pas démesurée, elle est parfaitement adaptée au tonnage. Ce n’est plus le débat désormais. » 

Mathilde Fontès