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"Une transfusion sanguine m’a sauvé la vie" : à 27 ans, elle a frôlé la mort, elle défend le don de sang dans le Cantal

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« Une transfusion sanguine m’a sauvé la vie. C’était il y a neuf ans, je me suis vue mourir. » Éloïse, une Cantalienne de 36 ans, est désormais maman de deux enfants de 2 et 5 ans. Mais en 2015, elle a frôlé la mort. « Après un voyage en avion, de passage en Haute-Marne, je me suis sentie très affaiblie. Mon état se dégradait de jour en jour. » Aux urgences, elle ne peut plus bouger ses membres et est placée sous masque à oxygène. Les examens révèlent une anémie critique : son taux d’hémoglobines est à 3 g/dl. « Là, je suis transfusée d’urgence, mais dès le premier culot globulaire, mon corps fait une réaction terrible, un choc : ils arrêtent la transfusion et m’envoient en réanimation pour me sédater. Je me suis dit que j’allais mourir, rejoindre le Club des 27… » L’équipe retente plus tard avec trois nouveaux culots globulaires. « Cette fois-ci, ça marche. Mon taux remonte à 9, reste stable. Et après trois semaines à l’hôpital, sans pouvoir bouger, j’ai pu reprendre le cours de ma vie… Si je suis en vie aujourd'hui, c'est grâce à une transfusion. » Comme tout transfusé, Éloïse, qui a donné son sang dès la vingtaine, ne peut plus aujourd’hui.

Tout en haut de la chaîne, l’Établissement français du sang travaille avec les bénévoles des 2.850 associations du don de sang bénévole sur le territoire. Dans le Cantal, l’Union des associations pour le don de sang bénévole, présidée par Albert Vinas, fédère les associations qui organisent les collectes. Sur le terrain, les bénévoles s’activent, comme Jacques Cordaillat, qui ce jour-là, félicite Brigitte, 62 ans : elle a fait son tout premier don, à Aurillac.« Jusqu’ici, j’avais un peu d’appréhension, je suis sujette aux malaises vagaux… » C’est un collègue, Mathieu, 42 ans, qui l’a rassurée et ça s’est bien passé. Lui a commencé en étant étudiant. Il donnait, début octobre, pour la 65e fois… « Ce qui est important, pour acquérir cette habitude, c’est l’exemplarité, observe Jacques Cordaillat. Certains parents qui donnent leur sang emmènent leurs enfants. Cela permet de dédramatiser et d’ancrer, quelque part, le geste et le protocole. »

Renouveler le vivier de donneurs

Pour sensibiliser les jeunes générations, l’association mise sur les interventions en milieu scolaire. « On a des jeunes qui attendent le jour de leurs 18 ans pour venir donner leur sang, indique-t-il. Parfois ils craignent, alors ils sont trois copains autour pour encourager celui qui donne… », s’amuse-t-il. Les équipes de l’EFS se déplacent dans les établissements d’enseignement supérieur. « Dans le milieu étudiant, on les chouchoute. Ce qui fonctionne, c’est quand on leur donne le chiffre de besoins : 10.000 dons de sang par jour en France… »C’est d’ailleurs ce qui a motivé Simon, 30 ans.

Je le fais régulièrement, ça ne me coûte pas grand-chose et ça peut avoir un impact sur la vie des gens. Et puis, la collecte est facile d’accès pourquoi ne pas le faire ?

« Je ne suis pas sensible aux aiguilles », sourit cet habitant du centre-ville d’Aurillac. L’acte citoyen est cependant complété par la gourmandise. « La collation est toujours un moment très sympa ! On s’assoie, on discute et souvent c’est copieux. » Guy Floret, bénévole de l’EFS, est ravi. « Moi, je ne peux plus donner de sang, j’ai bien plus de 71 ans ! » Alors il se rabat sur le don du temps : « Je viens d’une famille de bénévoles. C’est naturel, chez nous, on donne. »

Anna Modolo