La recherche dénonce la précarisation de ses personnels au CHU de Clermont-Ferrand

La majorité du personnel "recherche" du CHU Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand a entamé une grève ce mardi 8 octobre 2024. Les chercheurs étaient symboliquement mobilisés en début d'après-midi devant la direction de l'hôpital.

"Depuis le dépôt de préavis de grève le 24 septembre dernier, la direction  générale n’a pas répondu favorablement aux demandes du personnel  recherche", indique l'intersyndicale CGT-FO-Sud pour justifier ce mouvement de colère.

Dénoncer la politique des ressources humaines du CHU

Les personnels dénoncent la politique RH du CHU, "guidée par la baisse des coûts" : "cela pousse notamment à un recrutement au plus bas niveau pour avoir des salaires moindres à payer. Avec en plus l'arrêt des titularisations, on aboutit à une précarisation des métiers de la recherche."

L'intersyndicale constate qu'avec cette stratégie qui perturbe les grilles de rémunération et les plans de carrière, "la direction pousse son personnel expérimenté vers la sortie": "d'autres hôpitaux, comme celui de Rennes, ont tenté de faire la même chose. Devant la vague de départs vers le secteur privé ou ailleurs, ils ont fait marche arrière".

Dégradation de la dynamique de la recherche clinique

Les personnels regrettent que cette politique ne corresponde pas du tout aux besoins et aux exigences de la recherche publique : "Il faut une qualification scientifique minimum. Or, à Clermont-Ferrand, la direction recrute à des postes de niveau bac + 2 (au lieu de bac + 5 auparavant). Cela peut amener au recrutement de personnels sous-qualifiés, mettant en danger la sécurité des  patients au mépris de la formation et de l’expérience requise. Et au finale, on arrive à une dégradation de la dynamique et de l’excellence de la recherche clinique du CHU".

Contactée, la direction de l'hôpital de Clermont-Ferrand n'a pas souhaité réagir à ce sujet qui concerne entre 160 et 200 salariés.

Fabrice Mina