Cancer du sein : dans cette clinique de la Creuse, 25 mammographies sont réalisées chaque jour
« Les patientes arrivent sur invitation de l’assurance maladie », explique Alice Mampassi, docteure en radiologie à la clinique de Guéret. Gérées par le centre régional de coordination du dépistage du cancer du sein de Nouvelle-Aquitaine, les invitations pour effectuer une mammographie sont envoyées aux femmes âgées entre 50 et 74 ans. C’est le plus souvent dans cette tranche d’âge que les cancers du sein sont diagnostiqués.
Sous les rayons d’une utile manipulationPrise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, la réalisation d’une mammographie dans le cadre du dépistage organisé se fait environ tous les deux ans pour la tranche d’âge concernée. C’est une campagne qui concerne toutes les femmes, antécédents ou non. Quand il y a des antécédents, parents et grands-parents, il est conseillé de consulter et de commencer le dépistage cinq ans avant l’âge auquel est survenu le cancer chez le parent l’ayant déclaré.
Nadia, 58 ans, a réalisé une mammographie dans le cadre du dépistage organisé en octobre 2023. C’est une copine qui l’a poussée à se faire dépister. « Elle m’a dit, “écoute ça longtemps que tu n’as pas fait d’examen, cette année, tu fais la batterie de dépistages”. Et quand octobre est arrivé, elle m’a dit “allez tu fais la mammo”. Je n’avais pas très envie. Puis, j’ai reçu la convocation de la sécu. »
« Allez, j’ai dit, j’y vais. Et puis, voilà, ce sera fait, quoi. Et heureusement. »
On lui a diagnostiqué un cancer du sein lors de ce dépistage.
Nadia n’avait pas l’habitude d’aller consulter : « Je suis quelqu’un qui me fait très peu suivre, même au niveau gynéco ». Elle reconnaît maintenant l’importance de ce dépistage et l’importance de la prévention. La quinquagénaire s'exclame :
« Je milite, je milite, je milite pour que les femmes fassent le dépistage organisé. C’est tellement important. C’est ce qui m’a sauvée »,
Maintenant, « les patientes ont de moins en moins peur » de venir consulter. La manipulation est certes importante, mais elle l’est plutôt dans le sens où elle est majeure dans le dépistage du cancer du sein. « Avant les patientes avaient à l’idée que la compression, ça faisait mal », confie le docteur Mampassi. Mais finalement, « c’est une petite manipulation, qui certes n’est pas agréable mais qui n’est pas douloureuse du tout », se charge de rappeler la radiologue.
Une moyenne mitigéeEn Creuse, seulement 42 % des femmes concernées par le dépistage organisé viennent consulter. En France, elles sont 46 %. Des taux qui devraient pourtant frôler les 100 %. Surtout que la mammographie reste le moyen privilégié pour détecter et vérifier la présence de lésions dans le sein. Couplée à l’échographie et à la biopsie, aussi l’IRM dans certains cas, « la mammographie est le commencement du dépistage », précise Alice Mampassi. Mais elle intervient dans la phase de guérison, avec la phase de soin, où elle permet de contrôler régulièrement s’il n’y a pas de récidive.