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Le peuple contre l’esprit de parti

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Comme le ministre de l’Intérieur, 78% des Français estiment que la justice n’est pas assez sévère, selon une étude. Les citoyens ont identifié ses trois défauts principaux auxquels le garde des Sceaux Didier Migaud doit s’attaquer: la lenteur, le manque de moyens et le laxisme.


La majorité nationale, que Bruno Retailleau invoque et au nom de laquelle il veut mener sa politique de ministre de l’Intérieur, n’est pas un vain mot. L’atout régalien et intellectuel du ministre de l’Intérieur est sa sincérité, sa constance et son courage dont même ses adversaires n’hésitent pas à le créditer.
Mais il y a plus et mieux.
Aujourd’hui une configuration exceptionnelle se présente qui bouleverse les lignes, efface les frontières et met à mal les préjugés. En effet deux tiers des Français disent ne pas faire confiance à la Justice. Et, ce qui est encore plus significatif, 78% estiment que la justice n’est pas assez sévère. Ce pessimisme largement majoritaire est totalement transpartisan.

Pleine exécution des peines : il n’y a pas de débat

Ainsi, contre l’idéologie développée par les responsables de l’extrême gauche et de la gauche (ils refusent de voir la réalité en face ou, la considérant, ils ne s’en émeuvent pas véritablement puisque la seule coupable est la société), la masse de leurs militants rejoint celle de la droite républicaine et de la droite extrême pour exiger plus de rigueur et moins d’impuissance à l’encontre des violences et du laxisme de certaines pratiques pénales.
La majorité nationale est en effet nationale puisqu’elle rassemble une France qui préfère la tranquillité publique et la sûreté des personnes et des biens à tous les esprits de parti privilégiant leur cause particulière contre l’intérêt général.
Ce formidable soutien apporté à une action ministérielle vigoureuse, en totale contradiction avec ce que le macronisme a souvent eu de désespérément faible, offre une opportunité sans exemple pour pousser les feux dans le domaine de la sécurité et de la Justice, pour assurer une protection constante des forces de l’ordre et pour favoriser surtout une entreprise complémentaire efficace de nos deux ministres directement en charge de notre quotidienneté.

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Que le garde des Sceaux ne se noie pas dans une infinité de tâches qui ne seront pas menées à bien mais qu’il s’attache essentiellement, sur le plan pénal, à rendre sa force et sa cohérence à l’exécution des peines. D’abord en éliminant le scandale de ces sanctions immédiatement aménagées au sortir de la juridiction qui perd ainsi toute crédibilité. Plus généralement, il faut comprendre que, si on ne désire pas que la prison soit l’horizon indépassable d’une sévérité pénale, il convient d’instaurer un système où toutes les peines, quelle que soit leur nature, étant vite et sûrement exécutées, le carcéral ne sera plus la seule solution fiable.
Le ministre de l’Intérieur a suffisamment montré, lui, depuis qu’il est en place, qu’il est conscient des faiblesses et des urgences liées à l’activité de son ministère, pour qu’il soit nécessaire de l’aiguillonner.

Lenteur, manque de moyens et laxisme

Cette enquête de l’institut Verian démontre que les citoyens, pour être trop souvent, comme les politiques, médiocrement cultivés dans le domaine judiciaire, sont cependant pertinents quand ils placent en tête ces trois défauts de la Justice : sa lenteur, son manque de moyens et son laxisme. Rien ne me semble plus approprié que la définition de l’institution comme un service public, tout le reste relevant d’analyses aussi oiseuses que le sexe des anges. Une Justice au service de tous répondant d’abord à ces trois griefs habituels.

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Je voudrais terminer ce billet sur une note d’espoir qui n’est pas nouvelle chez moi. Elle résulte du fait que, si une majorité est globalement négative à l’encontre de la Justice, une minorité substantielle lui fait confiance. Compte tenu de la nature très particulière de ce service public – on n’a pas envie d’en user à tout coup comme d’un autre service public ordinaire puisqu’il concerne une crise, un échec ou, pire, une souffrance, une transgression -, ce n’est pas forcer le trait que de juger que le socle d’à peu près satisfaits serait une bonne base de départ.
Encore faut-il que nous ayons à la tête de l’univers judiciaire, pour les postes emblématiques capitaux pour son image et le respect qu’il doit inspirer, des personnalités d’exception.
Cela ne dépend ni des ministres ni des partis !

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