En Creuse, cette association vous explique l'autopalpation mammaire pour déceler les cancers du sein à évolution rapide

Le cancer du sein touche de plus en plus de jeunes femmes qui ne sont pas encore concernées par le dépistage organisé. Il peut également survenir très rapidement, entre des examens planifiés à deux ans d’intervalle et passer inaperçu tout en évoluant très rapidement.

Déceler les cancers aux formes rapides

« Il y a deux types de cancers du sein, un cancer qui se développe en plusieurs années suite à la modification des microcalcifications, celui qu’on cherche à la mammographie et un cancer qui se développe beaucoup plus vite et peut apparaître d’un mois à l’autre. C’est donc très important de faire de l’autopalpation pour le déceler »

Le geste, très simple, répété une fois par mois permet de mieux connaître son corps et ainsi de mieux repérer si une anomalie apparaît. « Au départ, on se trouve plein de choses, c’est normal, il ne faut pas paniquer », souligne Marie Austin, qui décrit ce que l’on doit rechercher – une boule de la taille d’une noisette, fixée, dure au toucher – à différencier d’un ganglion ou d’une glande mammaire, qui sont eux, mobiles. L'autopalpation mammaire permet de déceler des formes de cancer qui évoluent rapidement @Julie Ho Hoa

Il faut également essayer de pratiquer l’autopalpation à une période où le cycle menstruel n’ajoute pas de tension ou de modification aux seins. Et, « ne pas oublier d’examiner sa poitrine jusqu’aux clavicules et au-dessous des bras ».

Un examen visuel puis un examen physique

« Il y a d’abord un examen visuel à faire devant le miroir, détaille Marie Austin. Il faut regarder s’il y a une asymétrie inhabituelle entre les deux seins, si un mamelon a tendance à rester rentré, s’il y a la présence de peau d’orange, une rougeur, une aréole qui change, une veine qui est beaucoup plus visible d’un côté que de l’autre, un écoulement, un gonflement, une croûte qui ne passe pas, notamment chez les hommes, si, quand on tire la peau, il y a des signes de capitons, comme une adhérence, des tissus qui tirent vers l’intérieur. »On voit un aspect peau d'orange sur ce sein et un mamelon qui semble aspiré vers l'intérieur de manière continue : ce sont deux signes qui doivent alerter et conduire à consulter @Julie Ho Hoa

Autant de signes d’alerte qui doivent être pris au sérieux et amener à un rendez-vous avec un professionnel de santé qui prescrira une échographie ou une mammographie. « Parfois, c’est plus facile d’aller chez son médecin traitant qui appellera le spécialiste pour permettre un accès plus rapide. Dans tous les cas, il vaut mieux consulter pour rien que laisser traîner quelque chose. »

Après l’examen visuel, on passe à l’autopalpation. « Il y a différentes manières de faire le geste mais le plus simple pour le réaliser, c’est de visualiser les rayons de la roue d’un vélo. On divise le sein de cette manière, en rayons et on parcourt chaque avec trois doigts, la main bien à plat », décrit Marie Austin.Il faut pratiquer l'autopalpation sur chaque sein mais également remonter jusqu'aux clavicules et au dessous des bras @Julie Ho Hoa

On part du mamelon et avec ses trois doigts, en appuyant, on fait de tout petits sauts en arrière en faisant de petits cercles. Puis la même chose sur l’autre sein. Il faut au maximum sentir le volume costal sous ses doigts, « mais sans se faire mal ». Pour les poitrines les plus fortes, Marie Austin conseille de s’allonger et de faire l’autopalpation dans cette position pour être plus à l’aise.

« Il ne faut pas se mettre la pression. Il faut simplement le faire régulièrement », confie Marie Austin. À chacune de trouver le moment le plus opportun pour que ça devienne « un rituel. Une fois que l’on se connaît, c’est rapidement réalisé. »

La mammographie et l’autopalpation sont complémentaires, l’une ne doit pas exclure l’autre. « Le cancer du sein malheureusement, que vous fassiez ou non votre mammographie ou votre autopalpation, s’il doit arriver, il arrivera », souligne Marie Austin. Le fait de se faire dépister permet de le déceler tôt, de réduire la lourdeur du traitement et de maximiser ses chances de guérison. 

Sur Youtube, l’association Rose en Marche a publié une vidéo tuto pour détailler les bons gestes de l’autopalpation :  www.youtube.com/watch?v=YyBJNCfdE9s.

Texte & photos : Julie Ho Hoa julie.hohoa@centrefrance.com