Dans cette ville du Puy-de-Dôme, près de 8 % des foyers fiscaux déclarent plus de 100.000 euros

En se promenant dans le bourg de Royat un jour de pluie, ce n’est pas tout à fait l’ambiance monégasque. Le piéton n’y est pas spécialement gêné par le ballet des Ferrari et des Lamborghini.

La cité thermale est pourtant la ville du Puy-de-Dôme qui, proportionnellement, compte le plus de foyers fiscaux (très) aisés. Près de 8 % d’entre eux déclarent plus de 100.000 euros (à titre de comparaison, ils ne sont que 1,9 % à Clermont-Ferrand).

Brassage culturel dans le bar-tabac

Dans le tabac-presse, les cartes postales envoyées par les clients fidèles mentionnent Quiberon ou la Dune du Pilat. Pas la Barbade ou Gstaad. L’ambiance est populaire ce matin-là. Jean-Luc, le patron, sait rester discret comme un Aveyronnais : « Je sais que j’ai des clients beaucoup plus riches que d’autres. Ce n’est pas pour autant que mes tarifs s’envolent. J’aime entretenir ce brassage. Il faut de tout pour faire un monde ».

Du caviar pour la livreuse de tabac

Il confie que même les plus fortunés tentent leur chance au loto. Et que certains préfèrent se faire livrer leur tabac à domicile : « C’est ma femme qui s’y colle. Parfois, elle a le droit à un apéritif agrémenté de caviar… »

Dans les rues de Royat, le passant reste pragmatique : « Ça ne se voit pas sur le visage des gens. L’habit ne fait pas toujours le moine. D’ailleurs, qu’on soit riche ou pauvre, il pleut sur tout le monde aujourd’hui. Il n’y a peut-être que la marque du parapluie qui change ».

Royat, la commune du Puy-de-Dôme où les foyers fiscaux qui déclarent plus de 100.000 euros sont proportionnellement les plus nombreux (photo Francis Campagnoni)

Les gens savent rester simples

À quelques encablures, la fleuriste est plus surprise d’apprendre que Royat est la ville avec le plus de foyers prospères au mètre carré : « Je n’y prête pas vraiment attention. En tout cas, ici, les gens restent simples. Ils n’étalent pas forcément leurs richesses. Je me doute qu’il y en a qui s’en sortent beaucoup mieux que d’autres. Surtout en s’éloignant du centre-bourg. Sur les hauteurs de la ville, nous avons déjà livré certaines demeures avec une belle piscine et un garage garni de belles sportives. Des cadres haut placés. Mais, globalement, je préfère vendre dix petits bouquets à des gens simples qu’un gros à une personne hautaine ».

Fabrice Mina