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Октябрь
2024

Á Clermont-Ferrand, les Presses universitaires Blaise-Pascal diffusent le savoir scientifique

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C’est la petite dernière des Presses universitaires Blaise-Pascal (PUBP). La collection L’Opportune se distingue par un format poche et un traitement synthétique de sujets de société par un chercheur universitaire.Soixante-quatre pages, pas une de plus, pour rendre accessibles à un large public le phénomène complotiste, l’intelligence artificielle ou la néoruralité. "L’objectif, c’est de gratter sur des sujets qui questionnent", résume Jean-Luc de Ochandiano, directeur éditorial des PUBP.Que sais-je ?Trente-quatre titres de L’Opportune enrichissent déjà un catalogue riche d’une vingtaine de collections et de 500 livres, édités depuis 1999 par ce service de l’Université Clermont-Auvergne.

Une vingtaine de collections sont nées dans les bureaux de la Maison des sciences de l’homme. Dans les mains du directeur éditorial, la dernière publication, Les Gergoviotes, des étudiants en résistance, date du 26 septembre.Implantées au sein de la Maison des sciences de l’homme, à Clermont-Ferrand, les PUBP ont la même activité qu’un éditeur privé, mais dans le périmètre restreint des ouvrages scientifiques. Elles en publient une vingtaine, auxquels s’ajoutent les cinq ou six essais de L’Opportune et un ou deux beaux livres. Toujours, ou presque, dans les disciplines des sciences humaines et sociales. Car "en sciences expérimentales, la diffusion du savoir scientifique passe essentiellement par des articles dans des revues", relève Jean-Luc de Ochandiano.Avant publication, chaque ouvrage fait l’objet d’une expertise. "On va chercher des spécialistes de la discipline, des chercheurs qui n’ont pas d’accointance avec l’auteur." Il revient à ces experts de trancher : le livre peut-il être publié en l’état ? Doit-il être remanié ?

"Ce processus de révision par des pairs est la patte des presses universitaires."

Autre caractéristique de ces éditeurs, le choix de l’imprimeur se fait dans le cadre d’un marché public. Les PUBP travaillent avec six imprimeurs, trois offset et trois numériques pour les tirages les moins importants.

Entre 150 et 800 exemplaires

Les livres très pointus, issus de thèses ou de colloques par exemple, ne dépassent pas 150 exemplaires, quand d’autres atteignent 800 exemplaires, à l’image de l’ouvrage sur les Gergoviotes qui vient tout juste de sortir.Avec de tels chiffres, il n’est pas question de rentabilité. Ni de pourcentages sur les ventes pour les auteurs. D'ailleurs, ils n'en attendent pas. "Publier le résultat de leurs recherches, ça fait partie de leur travail et ils le savent."

Pour élargir leur public et s’adresser à "ceux qui n’ont pas forcément les moyens d’acheter un livre", les Presses universitaires Blaise-Pascal vont diffuser progressivement la totalité de leurs collections sur la plateforme OpenEdition Books, qui offre la possibilité d’accéder gratuitement à la version html d’un livre. En même temps, elles commencent la numérisation de l’ensemble de leur fonds. L’objectif est de numériser la totalité des 500 titres en trois ans.

L'effectif

L'équipe compte six personnes. Autour du directeur éditorial, Jean-Luc de Ochandiano, qui suit les projets, Claude Tardif-Perraut, Marie Geib et Geoffrey Vacher sont chargés de l’édition (relecture, correction, mise en page.). Ils peuvent proposer des reformulations, ils vérifient la bibliographie et les citations et ils suivent l’impression.

Véronique Courchinoux s’occupe des finances et de la gestion du stock. Benjamin Ducher fait le lien avec la Fondation Maison des sciences de l’homme, qui diffuse et distribue les ouvrages auprès des librairies générales et spécialisées.

Succès

Eclats arvernes, publié en 2014, reste le plus gros tirage des PUBP. Le tirage initial de 700 exemplaires a été épuisé rapidement et le  livre a été réimprimé dans le même volume.

Grand public

Les publications des PUBP intéressent en premier lieu la communauté scientifique. Pourtant, les missions des presses universitaires de toute la France évoluent. « Aujourd’hui, il faut que le savoir scientifique produit à l’université puisse infuser en direction du grand public », note le directeur éditorial des PUBP. La création de L’Opportune répond à cette exigence, « en diffusant un savoir qui a été validé ». Ce sera aussi l’objectif d’une nouvelle collection de petits guides sur des sites archéologiques. Elle devrait s’appeler Terra Nostra.

Pour leur anniversaire, les Presses universitaires Blaise-Pascal veulent valoriser leur catalogue en programmant des rencontres autour de leurs auteurs, accompagnées pour certaines d’animations, à Clermont-Ferrand. Retrouvez le programme ici.

Isabelle Vachias

Photos Francis Campagnoni