"Il ne faut pas attendre d’avoir les premiers symptômes pour consulter" : Un journée pour dépister les cancers en zone rurale
Le cancer, qu’il soit du sein, du col de l’utérus ou colorectal, est bien souvent un mal qui dort. Pour avoir une chance de le soigner, il est impératif de le détecter le plus tôt possible. Pour cela, des dépistages existent, mais en zone rurale, un certain nombre de freins éloignent les patients de leur parcours de soins. C’est dans ce cadre que la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Thiers Dore et Montagne (TDM), le Contrat local de santé (CLS), avec le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC, ex-Ardoc), ont organisé conjointement une journée de dépistage des cancers (seins, col de l’utérus et côlon) mardi 1er octobre au Relais santé à Thiers.
Un taux de participation plus faible dans le secteur"Le dépistage est l’une de nos priorités", souligne Charlotte Retord, coordinatrice de santé de la CPTS de TDM (voir ci-dessous). "Il y a un vrai besoin d’accompagnement sur ce sujet, renchérit Fabrice Bretel coordinateur du CLS. Le taux de participation est plus faible que la moyenne ici."
Des statistiques récentes, à l’échelle du Puy-de-Dôme, montrent que le département est largement en retard par rapport au reste du pays en matière de dépistage. "Le Puy-de-Dôme est en dessous des recommandations européennes, assure Laurianne Turpin, chargée de mission santé publique au CRCDC. Pour le cancer du col de l’utérus, le département est à 62,1 % de dépistages pour une recommandation de 80 %. Pour le côlon à 34,9 % contre 50 et pour le cancer du sein, à 70 % contre 54,1 %", liste la chargée de mission.
Mardi 1er octobre, toutes les personnes non à jour dans leur parcours de soins ont été invitées à cette journée spéciale dépistage. "45 rendez-vous ont été calés tout au long de la journée, dévoile Laurianne Turpin, chargée de mission santé publique au CRCDC. Mais tous n’ont pas été honorés." Qu’importe, pour les personnes qui se sont présentées, les personnels ont bon espoir de les reconnecter avec leur santé.
Au cours de ce rendez-vous, les patients, selon le besoin, auront pu être dépistés pour les trois cancers ciblés, à savoir ceux du sein, du col de l’utérus et du côlon. Pour cela, deux sages-femmes de Thiers, notamment, étaient présentes. Cette journée a été rendue possible grâce à l'action conjointe de différents professionnels de santé."Elles ont pratiqué des frottis pour dépister le cancer du col de l’utérus. Pour le sein, il y a eu un examen gynécologique, et nous avions trouvé un arrangement avec les cabinets d’imageries médicales pour qu’elles aient une mammographie rapidement, détaille Charlotte Retord. Pour le cancer du côlon, un kit pour un dépistage à la maison, leur a été fourni."
Qui est concerné par ces dépistages ?Si pour cette journée des patients précis étaient ciblés, les dépistages concernent bien l’ensemble de la population, selon les âges. "Il ne faut pas attendre d’avoir les premiers symptômes pour consulter", assurent les organisateurs. Pour le cancer du col de l’utérus, un dépistage doit être effectué tous les trois ans entre 25 et 30 ans, avec un frottis. À partir de 30 ans, et jusqu’à 65, il peut être fait tous les cinq ans. Pour le cancer du côlon, le dépistage, facile à faire à la maison, gratuit à partir d’un kit récupéré chez son médecin, en pharmacie ou sur internet, doit être effectué tous les deux ans entre 50 et 74 ans, pour les hommes et les femmes. Enfin, pour le cancer du sein, une mammographie doit être pratiquée tous les deux ans, pour les femmes âgées entre 50 et 74 ans. Avant cela, une consultation gynécologique régulière permet de déceler les premiers signes de la maladie.
Sarah Douvizy