Une filière 100 % locale grâce au nouveau Pôle viandes Puy-de-Dôme, à Issoire
L’annonce a eu lieu mercredi sur le stand du Conseil départemental au Sommet de l’élevage. L’endroit idoine pour annoncer très officiellement le nouveau Pôle viandes Puy-de-Dôme. Ce nouvel outil permet la continuité des abattoirs d’Issoire dont l’histoire remonte certes à 1888, mais qui a connu de récentes et inattendues vicissitudes. Il y a tout juste un an, les élus issoiriens ont été alertés du risque de fermeture. Le groupe Tinel, propriétaire de l’équipement, a en effet cédé une partie de son activité fin 2023. Dans le cadre de ce processus, l’activité de l’abattoir ne pouvait être maintenue. Pour des raisons évidentes en termes d’économie et de proximité, il fallait agir. Et très vite.
Public-privéC’est le Conseil départemental qui a finalement pris le taureau par les cornes, "décidé par l’engagement des personnes qui travaillaient jusqu’alors à l’abattoir", insiste le président Lionel Chauvin. "La condition, c’était effectivement que le secteur privé s’engage au côté du public dans le projet. Nous avons trouvé des producteurs, des transporteurs, des artisans-bouchers, le secteur du commerce de bestiaux acceptant de participer financièrement et humainement dans une Société d’économie mixte". Le secteur public y est évidemment représenté par le Conseil départemental qui reste majoritaire afin de garder le pilotage de l’équipement. Plusieurs communautés de communes (Pays d’Issoire et Massif du Sancy…) sont entrées dans la démarche. D’autres viendront. Il est temps de parler chiffres. Combien pour ce Pôle viandes?? "3,3 millions d’euros en capital comme en investissements. C’était aussi l’occasion de travaux sur le site pour démarrer dans les meilleures conditions. Obbligations de mise aux normes, traitement des eaux, bassin incendie, nouveau poste de travail et voirie… Tout cela sera bientôt prêt." Les premières lignes bovins et ovins vont en effet ouvrir dans quelques semaines. Les autres filières (caprine et porcine) dans la foulée.
2.500 tonnes de viandePour le faire tourner, "il faudra bien sûr trouver des volumes à travers tout le département sans perturber l’existant" insiste Lionel Chauvin. Le Conseil départemental continuera à soutenir l’abattoir d’Ambert et sera attentif à l’activité des établissements de la Haute-Loire voisine et en particulier celui de Brioude. "Sur les 30.000 tonnes de viande consommées chaque année dans le Puy-de-Dôme, il faut que 2.500 tonnes soient traitées à Issoire. C’est le volume à atteindre d’ici trois ans et qui est nécessaire pour atteindre un équilibre financier." Les partenaires comptent sur l’augmentation de la consommation et le souci de proximité. C’est l’avantage de ce Pôle viandes qui permet une filière 100 % locale incluant l’abattage et la découpe.
Pierre-Olivier Febvret