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Октябрь
2024

A Saint-Germain-les-Vergnes, des prothèses dentaires fabriquées grâce à la 3D

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Lui, c’est Christophe, elle, c’est Aline. Ensemble, ils gèrent un laboratoire de prothèse dentaire situé à Saint-Germain-Les-Vergnes, le laboratoire Danglot. Un « petit » labo à la campagne mais qui, depuis deux ans, travaille à la pointe de la technologie : le tout numérique, depuis la prise d’empreinte chez les dentistes jusqu’à la remise de la prothèse au praticien.« Nous avons eu une période de transition entre la méthode classique et le tout numérique mais à un moment, nous avons décidé de basculer dans le tout numérique », explique Christophe Danglot qui a créé le laboratoire en 2005. « Et je crois pouvoir dire que tous les praticiens avec lesquels nous travaillons ne reviendraient pas en arrière car avec cette technologie, ils peuvent gagner une ou deux séances d’essayage sur les soins importants, l’ajustement est systématiquement parfait sur les points de contact et sur l’inclusion ».  Pour les patients qui subissent une véritable restauration, c’est aussi un grand confort, un soulagement.  Aujourd’hui, le labo Danglot travaille avec 16 ou 17 dentistes, principalement à Brive et Tulle mais aussi en Dordogne et, plus surprenant, à Besançon (Doubs). « Justement grâce au numérique », argumente Christophe Danglot. 

L'équipe de Saint-Germain-les-VergnesComme un artisan

Est-ce à dire que le tout numérique est l’avenir tracé de la prothèse dentaire ? Possible. Et pourtant, dans sa spécialité, le prothésiste de Saint-Germain se voit bien davantage comme un artisan. « Si on veut comme moi produire la meilleure qualité, il faut savoir recréer la matière d’une dent, la teinte, les infimes reliefs qui la parcourent mais c’est vrai aussi pour la gencive ». Des finitions qui demandent de maîtriser vraiment son métier.C’est sur ce point qu’Édouard Clot sait devoir encore travailler. Édouard, c’est l’ancien apprenti du labo. Le journal La Montagne lui avait consacré un article lorsqu’il avait décidé, avec son bac général, d’entreprendre un apprentissage !Difficulté de recrutement des entreprises et artisans, réputation encore dévaluée de l’apprentissage… le monde économique connaît bien. Pour Édouard Clot, l’apprentissage fut à ce point la voie royale que 8 ans plus tard, il a racheté des parts dans l’entreprise et est aujourd’hui l’associé (certes minoritaire) de Christophe Danglot.« J’ai moi-même été apprenti, révèle Christophe, alors j’ai à cœur de former des jeunes ».  Et aujourd’hui, à 54 ans, toujours passionné par son métier, il continue à suivre les évolutions en France et ailleurs, à se former aux dernières technologies : « On n’a jamais fini d’apprendre », résume-t-il. Et surtout, ce technicien très pointu veut continuer de travailler « comme un artisan ».

C'est quoi le tout numérique ? « Avec le tout numérique l’empreinte avec une pâte, c’est fini, explique Christophe Danglot, le praticien passe une petite caméra dans la bouche du patient, ça dure trente secondes. Nous recevons les images directement au labo ».Et là, c’est le domaine d’Aline. Grâce au logiciel qui va bien, elle scanne les images et les modélise en 3D. Le niveau de détail obtenu est bluffant. Cette image parfaite, dépositaire de l’empreinte, sert ensuite de référence à une fraiseuse qui va patiemment réaliser une dent en zircone, un bio matériaux, dioxyde de zirconium. À ce stade, Christophe intervient, un peu en artiste, avec une minutie d’horloger pour donner un aspect réel, vivant, à la dent, jouer sur les couleurs pour l’uniformiser à ses voisines, sur son relief. « Ensuite on la met dans un four spécial, la cuisson dure 15 heures car la température est de 1.500 degrés et bien sûr, il faut le temps de revenir à une température ambiante.Et après ? « On la met dans un petit sachet avec son support et ça part chez le dentiste qui nous l’a demandé ».Arnaud Besnard