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Октябрь
2024

Comment le Sommet de l'élevage a "accompagné la modernisation des exploitations laitières" du Massif central

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Avant d’être président de la chambre départementale d’agriculture du Puy-de-Dôme, David Chauve est d’abord un éleveur laitier. Associé à son épouse Cécile sur la commune d’Ambert, en attendant l’arrivée leur fils Romain en 2025, le responsable professionnel est à la tête d’une exploitation de 140 montbéliardes qui produisent 1,2 million de litres de lait par an.

Dès 2008, grâce à un parcellaire favorable, avec 50 hectares de prairies autour de la stabulation, la famille Chauve a opté pour des robots de traite. « Nous en avons ajouté un troisième l’an passé. Cela demande de la surveillance et de la présence mais c’est une aide précieuse. Les vaches défilent 24 heures sur 24 et repartent ensuite dehors pâturer », glisse l’éleveur.

"Le but n’est plus d’augmenter la production"

La totalité de la production est collectée par la Société fromagère du Livradois. «43 % seulement sont valorisés en AOP fourme d’Ambert et bleu d’Auvergne. Si ce pourcentage était plus élevé, cela ferait un meilleur retour par rapport au cahier des charges des AOP qui entraîne un surcoût dans l’alimentation des animaux. Or, quand le lait AOP est valorisé à 520 euros la tonne, le reste est payé 460. Cette question du revenu est un point central pour renouveler les générations. Mais ce n’est pas le seul. La principale demande des jeunes qui s’installent est d’avoir la même qualité de vie que le reste de la société. Ils ne veulent plus avoir les mêmes contraintes horaires et les mêmes charges de travail que leurs parents ou grands-parents pouvaient supporter. On le voit bien dans les projets de reprise ou d’installation. Le but n’est plus d’augmenter la production mais plutôt d’optimiser l’outil. En saint-nectaire, par exemple, les enfants vont se mettre à transformer si ce n’était pas le cas. De manière générale, les exploitations veulent devenir moins dépendantes de l’extérieur, quitter à diminuer la voilure au niveau de la production », avance David Chauve.

"Les AOP resteront fortes si..."

Alors que le Puy-de-Dôme est passé de 330 millions de litres de lait produits par an en 2010 à 280 millions aujourd’hui, enrayer la décapitalisation est l’enjeu majeur des années à venir. Enjeu partagé par l’ensemble des filières d’élevage du Massif central. Il en va de la viabilité des entreprises et des sites de transformation. « Les AOP resteront fortes s’il y a du lait conventionnel à transformer à côté pour écraser les charges. Actuellement, la dynamique d’installations est bonne grâce à la politique d’aides mise en place par la région Auvergne-Rhône-Alpes, beaucoup plus avantageuse que dans les régions limitrophes. Cela fait vraiment la différence », complète le responsable agricole.

"Vu de l’ouest, ce n’était pas aussi évident que ça"

Dans cette optique de pérenniser la production, le Sommet de l’élevage constitue un atout indéniable. « Le Sommet a été à la base créer par des éleveurs laitiers pour faire la promotion des races à viande. Je le sais bien. Mon père en faisait partie, sourit l’Ambertois. Dans les faits, au-delà de devenir le carrefour économique et politique que l’on connaît, il a dès le départ servi les intérêts de notre modèle herbager et donc aussi permis d’accompagner la modernisation des exploitations laitières. Que ce soit en termes de matériel mais aussi de génétique. L’organisation de concours, notamment nationaux, a créé une belle émulation qui a tiré la qualité des troupeaux vers le haut. Au niveau de la profession, le Sommet a permis d’asseoir la réputation de l’élevage laitier du Massif central alors que vu de l’ouest, ce n’était pas aussi évident que ça au départ. »