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Comment Michel Barnier, attendu au Sommet de l'élevage, a noué des liens forts avec les agriculteurs du Massif central

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Quand elle parle de Michel Barnier, Michèle Boudoin en a presque des trémolos dans la voix. « Je suis fière qu’il ait accepté ce défi de devenir Premier ministre dans les circonstances actuelles. C’est courageux de sa part mais cela ne m’étonne pas. C’est dans son ADN d’être au service de la France. C’est avec une certaine émotion que les éleveurs dans leur ensemble l’accueilleront », avoue la présidente de la Fédération nationale ovine (FNO).

Des liens forts

Lors de son arrivée ce matin à la Grande Halle d’Auvergne, en périphérie de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), le nouveau locataire de Matignon ne sera pas dépaysé. Le Savoyard est chez lui au Sommet de l’élevage. Depuis son passage au ministère de l’Agriculture, entre 2007 et 2009, l’ancien commissaire européen n’a cessé de se rendre au premier salon européen. Des liens forts qui puisent leurs racines dans le bilan de santé de la PAC (Politique agricole commune). Malgré la forte opposition des productions végétales, le ministre de l’Agriculture n’avait pas hésité à rééquilibrer les soutiens européens en faveur de l’élevage et à l’intérieur des productions animales en revalorisant les aides des éleveurs ovins.

"C'est le ministre des moutons"

« C’est le ministre qui a sauvé la filière ovine. Pour moi, c’est le ministre des moutons, tranche Michèle Boudoin. Il a rétabli une forme d’équité avec les autres productions. De par sa vision européenne, il s’était rendu compte que nous avions été les premiers à être sacrifiés sur l’autel des accords de libre-échange. » De manière plus large, Michel Barnier a beaucoup œuvré pendant son passage rue de Varenne en faveur de l’élevage herbager. « C’est l’homme de la reconnaissance de l’élevage dans les zones difficiles, des pratiques extensives en montagne et dans les zones défavorisées simples comme en Bourgogne, pointe Jacques Chazalet, le président du Sommet de l’élevage, qui était alors président de la FRSEA Massif central. C’est lui qui a revalorisé les ICHN (Indemnités compensatoires d’handicaps naturels). Il a beaucoup pesé en faveur des AOP et des signes de qualité. Enfin, il a ouvert la voie à la reconnaissance des Gaec entre époux. »

"La France va découvrir la méthode Barnier"

Avec un tel CV, pas étonnant que les attentes des éleveurs soient aujourd’hui très hautes. « On espère qu’il va amener une vraie stratégie au monde de l’élevage qui en a manqué jusqu’ici. Depuis quelques années, les orientations ont été assez négatives en matière de politiques publiques. Nous espérons qu’il saura protéger notre modèle qui est assez unique sur la planète. Or, quand il y a un kilo de viande ou un litre de lait consommé en France qui est produit ailleurs, cela s’appelle de la délocalisation », insiste Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB).

Jacques Chazalet se veut résolument optimiste. « La France va découvrir la méthode Barnier que nous avons expérimentée au moment du bilan de santé de la PAC. Elle se résume à deux mots : l’écoute et le respect. Il dira ce qui est possible et ce qui ne l’est pas », conclut le président du Sommet de l’élevage, qui l’accueillera ce matin en « ami ».

Dominique Diogon