L'incroyable échange Barnier-Le Pen, l’étonnant hommage de Hollande... à Darmanin
C'est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal est déjà tombé, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu’on connaît… Et quelque soixante jours plus tard, voici Michel Barnier à Matignon. Pour combien de temps ?
Hollande optimiste pour Le Pen
L’ancien président de la République n’est pas du genre à se bercer d’illusions. A tous ceux qui pensent que le procès des assistants parlementaires du FN pourrait nuire à Marine Le Pen, François Hollande rétorque : "Ce n’est pas un problème pour elle ! C’est une tribune : elle pourra crier qu’elle est victime du système. Bien sûr, c’est coûteux, ça va la mobiliser mais elle va essayer d’en faire un procès de rupture." Quelle conclusion en tirer concernant son attitude dans l’hémicycle ? Pour l’ex-chef de l’Etat, qui vient de publier Le défi de gouverner (Perrin), il est peu probable que la patronne des députés du Rassemblement national censure le gouvernement. "Elle préférera rompre quand une nouvelle dissolution sera possible." Ce qui laisse craindre le pire : qu’elle devienne, à son tour, maître des horloges.
Barnier à Le Pen : "Je sais qui vous êtes !"
Une scène a retenu l’attention des participants à la conférence des présidents le mardi 24 septembre. Alors que Michel Barnier vient de prendre place dans la salle pour une rencontre avec les présidents des groupes de l’Assemblée nationale, Marine Le Pen se dirige vers lui, main droite tendue. En serrant la main du nouveau locataire de Matignon, la voici qui lui lance : "Bonjour monsieur le Premier ministre, je suis Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national." Interloqué, Barnier répond : "Mais je sais qui vous êtes !" Réplique cinglante de Le Pen : "Ah bon ? Parce que je suis la présidente du premier groupe d’opposition et vous ne m’avez toujours pas appelée." "Ça va venir", promet alors le Premier ministre. Heureusement, Antoine Armand, le ministre de l’Economie, lui offre le jour même l’occasion de rectifier le tir.
Et le meilleur ministre de Macron est…
François Hollande a vu défiler des ministres, lui qui, selon les calculs du Figaro, en a nommé 80 pendant son quinquennat (plus trois chefs de gouvernement). Parmi les 146 ministres qu’a nommés son successeur, le Corrézien estime qu’un est au-dessus du lot, celui qui se montre le plus politique de tous, celui qui connaît le mieux les élus : il s’appelle Gérald Darmanin.
Chez les Insoumis, le malaise Ersilia Soudais
Même certains parlementaires LFI n’en peuvent (vraiment) plus des sorties d’Ersilia Soudais. Il y a six mois, la députée de Seine-et-Marne avait été priée par Mathilde Panot de se faire discrète : ses prises de position sur le conflit au Proche-Orient et autres propos ambigus avaient choqué en interne. Sa disette médiatique depuis quelques mois a donc réjoui dans les rangs du mouvement. "Son gros souci, c’est qu’elle croit les gens, et qu’elle les suit sans se demander qui ils sont. On a toujours peur qu’elle se fasse piéger", souffle un parlementaire mélenchoniste. Mais chassez le naturel…
Ersilia Soudais a réitéré, la semaine dernière, en publiant sur X une vidéo en soutien au militant Elias d’Imzalène, agitateur islamiste, placé en garde à vue après avoir appelé à l’Intifada dans Paris. "Lui, parce qu’il est musulman, tout de suite il est suspecté d’être un terroriste", s’est-elle indignée. Chez les Insoumis, on a soufflé fort. "Elle a acté qu’un certain nombre non négligeable de collègues lui ont signifié leur désaccord." Doux euphémisme.
Le cas Rachline
Voilà des mois qu’il se fait bien discret. Depuis la publication d’un livre (Les Rapaces, aux éditions Les Arènes) faisant état d’un parfum de copinage et de corruption qui flotterait dans la mairie de Fréjus, et l’ouverture d’une enquête sur la gestion de la ville, David Rachline, le maire RN, évite les apparitions publiques. Cela ne devrait pas l’empêcher, toutefois, d’être soutenu par le parti d’extrême droite pour les prochaines élections municipales. "C’est un sortant qui fait un très bon travail local, je ne vois pas pourquoi il ne serait pas réinvesti", estime Julien Odoul, député de l’Yonne et porte-parole du parti.