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À Clermont-Ferrand, Daniel Roblet souffle les 20 bougies de son Puy de la Lune... au son du jazz bien sûr !

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Demandez à un Clermontois où il peut manger une truffade, le soir un peu tard, tout en écoutant du jazz. La réponse sera immédiate : « au Puy de la Lune, bien sûr ! ». Il faut dire que, depuis vingt ans, l’établissement est solidement ancré dans le centre-ville, la personnalité de son patron jouant sans nul doute dans cette notoriété. Car Daniel Roblet aime les gens. « J’adore rencontrer de nouvelles personnes, voir mes clients revenir, discuter de plein de trucs. »

 De comptable à négociant en vins

C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit, au début de sa carrière, à vite changer de voie. « J’étais comptable. Mais je m’emmerdais à mon bureau. » Ce fils de négociant en vins, originaire d’Aubigny-sur-Nère, dans le Cher, part alors sur les routes pour vendre du mobilier de bureau, avant de rejoindre l’entreprise familiale. « J’ai travaillé quinze ans aux côtés de mon père. » Puis, l’affaire vendue, il reprend la route. « Mais à 55 ans, j’en ai eu marre. Ce que je voulais, c’était créer un club de jazz. » 

Anecdote. Pourquoi le nom du Puy de la Lune ? « À Bordeaux, j’adorais aller dans un établissement qui s’appelait Le port de la Lune, raconte Daniel Roblet. Il y avait du jazz, l’ambiance était sympa. Je voulais garder ce mot de Lune. Car la Lune c’est la nuit, le jazz c’est la nuit. J’ai cherché ensuite une corrélation avec la région. D’où le puy. »

Découverte du 3 rue de la Michodière

Installé dans la région clermontoise depuis quelque temps, il cherche le lieu idéal. Et tombe amoureux du numéro 3 de la rue de la Michodière, à quelques pas de la place Gaillard. Et surtout du caveau qu’il abrite. Idéal pour assouvir une passion pour le jazz remontant à sa jeunesse. « Quand j’étais au pensionnat, on ne rentrait que toutes les trois ou six semaines chez nous. Alors, le week-end, avec les copains, on écoutait du jazz. Je ne peux plus m’en passer. Je dis souvent qu’une journée sans jazz, c’est une journée sans soleil, une nuit sans Lune. »Daniel Roblet en 2011 - photo d'archives Franck Boileau.

Il garde Alain, le chef cuisinier des lieux – le Palais de la bière pour ceux qui se souviennent –, enlève quelques tireuses pour donner plus de place aux vins (sa carte affiche une trentaine de références de crus locaux !) ainsi qu’aux rhums, une véritable passion transmise par son père. Alors que la truffade servie encore à 22 heures fait parler du Puy de la Lune, les concerts qui se déroulent au sous-sol, dans le caveau de la Michodière, attirent les amoureux de jazz. D’une date tous les quinze jours au départ, ce ne sont pas moins de trois concerts par semaine qui résonnent aujourd’hui.

Concert en 2009 - photo d'archives Jean-Louis Gorce 

Souvenirs

Les murs des lieux, remplis de photos et de dédicaces, témoignent de ces bons moments. Daniel Roblet évoque la gentillesse des humoristes Michel Leeb et Chantal Ladesou. On remarque le mot laissé par la chanteuse Anne Sila : « Parce que ce jour compte. N’oublions pas de vivre ». Cela tombe bien. C’est exactement ce que fait Daniel Roblet, 75 ans dans quelques jours. Et quand on lui demande quelle est la suite de l’aventure, il répond, un brin espiègle : « Mais ce n’est pas fini. J’ai encore vingt ans à faire !  » Alors à dans vingt ans, autour d’une truffade sur fond de musique jazz.

Festivités. Pour fêter les 20 ans du Puy de la Lune, des apéros concerts gratuits sont organisés jusqu’à la fin de la semaine. Mercredi 2 octobre : Casquel/Grimonprez ; jeudi 3 octobre : Morro & Ferrauto ; vendredi 4 octobre : Old Guns ; samedi 5 octobre : Jazz Movers ; dimanche 6 octobre : Christopher Smith. Rendez-vous dès 18 h 30.

Marion Chavot