La Foire de Montluçon présentera une exposition sur la chanson "unique en France" du 5 au 13 octobre
« Paroles et musiques », le thème événementiel de la Foire de Montluçon (Allier), permettra du samedi 5 au dimanche 13 octobre, de (re)découvrir et de revivre cinquante années de chanson française, « à travers 200 objets cultes ». Comme des costumes de scène, des manuscrits, des affiches, des photos, des disques d’or, de platine et de diamant, des objets divers et des curiosités… Tout ceci est issu de la prestigieuse collection de Fabien Lecœuvre, un passionné, spécialiste de la chanson française. Celui-ci se confie.
InterviewFabien Lecœuvre, pourquoi et comment avez-vous accepté de prêter toutes ces pièces de votre collection ?
« Je les collectionne depuis près de quarante ans et les présente sur des expositions depuis 2011. À chaque fois sur 3 à 400 m². Quand Alain Zyla, le directeur général de Monev [organisateur de la Foire de Montluçon, NDLR.], m’a proposé de les présenter sur 1.000 m², j’ai tout de suite adhéré au projet. D’autant plus que j’ai trouvé à Montluçon des gens très professionnels. On va ainsi pouvoir proposer une exposition unique en France. »
Quelles ont été les premières pièces ?
« Je me souviens parfaitement de la première, un costume de Claude François. C’était en 1996. Après, on m’a donné de quoi enrichir ma collection et j’ai aussi régulièrement effectué des achats. »
On imagine qu’avec les excellents rapports que vous avez entretenus avec les artistes, et que vous entretenez toujours, les dons représentent une grande majorité de votre collection ?
« Oui. Chantal Goya m’a donné sa robe du Soulier qui vole et Annie Cordy sa tenue de Frida Oum Papa. Patrick Juvet m’a offert un costume de scène, tout comme Karen Cheryl et William Sheller. Alain Barrière et Hervé Vilard ont également été généreux. Et il y en a bien d’autres… »
Les célèbres lunettes de Michel Polnareff seront dans l'exposition de la Foire.
Il y a quand même eu quelques achats ?
« J’ai acheté dans deux ventes un costume et un canotier de Maurice Chevalier. J’ai également acquis une tenue d’officier de Mylène Farmer datant de 1986. J’ai aussi acheté des costumes de Johnny et de Claude François. Ils ont rejoint des tenues de Brassens et de Juliette Gréco. »
Et quelles sont vos pièces préférées ?
« Les plus emblématiques. Comme par exemple le blouson de Manhattan-Kaboul que Renaud m’a offert. Il m’a aussi dédicacé l’intérieur de la veste du Métèque. »
Vous en avez sans doute raté ?
« J’ai notamment raté des manuscrits de chansons. De Brel, par exemple, quand certains musées faisaient valoir leur droit de préemption. Je ne pouvais pas lutter. Mais il m’arrive aussi de prêter des pièces à des musées. »
Pouvez-vous nous confier quelques anecdotes ?
« Il y en aurait tellement. Chaque costume, chaque manuscrit, a son histoire qui lui est propre. Ce sont des morceaux d’histoire de la chanson, qui sont dans l’ADN des gens et parfois dans l’histoire de France. Mais ce que je retiens surtout, ce sont tous ces gens qui ont les yeux brillants et parfois humides en découvrant les objets exposés. C’est une très grande satisfaction de leur donner ce bonheur. C’est parfois presque religieux, avec tout le respect qu’il faut employer avec ce terme, mais des personnes sont parfois prêtes à embrasser les cadres protégeant certains costumes. C’est vraiment ma plus grande satisfaction. »
Vous serez naturellement présent le jour de l’inauguration de la Foire ?
« Oui, toute la journée. Notamment lors de la visite inaugurale de l’exposition « Paroles et musiques ». Et le lendemain, je serai à Paris pour recevoir, avec Ève Ruggieri, la médaille d’or de la Société académique française des arts sciences et lettres. »
D’autant plus que vous gardez d’excellents souvenirs de votre précédent passage à Montluçon…
« J’y étais venu en 2015 avec mon ami Michel Polnareff, où nous avions découvert le MuPop, un exceptionnel musée de la musique. Je pense d’ailleurs qu’un jour je pourrais bien revenir à Montluçon, pour y présenter une autre exposition. »
Bio express. Attaché de presse, agent et spécialiste de la chanson française, Fabien Lecœuvre est également consultant musique dans de nombreuses émissions de télévision et de radio. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la chanson.
Philippe Werth