Après une démolition à Cusset, la construction d'un nouveau palais de justice se profile à l'horizon 2025
La pose d’une première pierre en 2025 pour la construction d’un nouveau palais de justice à Cusset ? C’est, en tout cas, le calendrier annoncé par la commune, elle qui compte agir dans la foulée pour métamorphoser le quartier des Préférés. Le futur bâtiment, qui doit réunir tous les tribunaux de la juridiction de Cusset, est la pierre angulaire d’un projet de requalification d’un îlot de 15.000 m2, situé à l’est du centre-ville et, sur ce point, un cap significatif a été franchi.
Le 17 mai, la préfète de l’Allier, Pascale Trimbach, a signé un arrêté accordant un permis de construire à l’Agence publique pour l’immobilier de la justice.Le futur palais devrait être aménagé sur une surface plancher de 5.213 m2, à l’angle de la rue des Préférés et de la rue Jean-Desorges, là où se trouvait l’ancien bâtiment du Secours catholique avant sa démolition cet été.
Un projet estimé entre 15 et 18 millions d'€La Ville avait acquis cette parcelle en 2021, en plus de la dépollution réalisée sur la friche industrielle Applifil voisine, afin que ce projet estimé à ce jour entre 15 et 18 millions d’€ puisse sortir de terre.
« Les entreprises sont en train d’être choisies par l’État, a déclaré le maire de Cusset, Jean-Sébastien Laloy, lors d’une réunion publique à l’espace Chambon, le 17 septembre. Dès 2025, ce programme devrait pouvoir démarrer avec une fin de travaux estimée à fin 2027. »
« Le projet est sur les rails et la construction devrait démarrer dans les prochains mois », a confirmé la préfète de l’Allier, Pascale Trimbach, lors d’un point presse en sous-préfecture de Vichy, mercredi 25 septembre, visant à balayer les sujets d’actualité de l’arrondissement.
Pour réaliser les espaces publics, dont elle a la charge, la commune envisage de choisir rapidement un maître d’œuvre. « L’objectif est de commencer dans le courant de l’année 2026 toutes les opérations d’aménagement autour du palais de justice et du supermarché pour livrer en 2027 », a précisé le maire.Ce supermarché est voué à être démoli afin de permettre l’aménagement d’une traversée piétonne menant au palais de justice, avec des places de stationnement. Le commerce serait alors réaménagé à l’angle du cours Lafayette et de la rue de la Barge, avec un parking réservé à la clientèle.
Un projet sur lequel travaille encore la commune, qui avait mené des discussions avec le groupe Casino avant que le magasin cussetois ne soit repris par de nouveaux commerçants sous l’enseigne Netto du groupement Les Mousquetaires.
La Ville affirme avoir enclenché auprès de l’État une demande de déclaration d’utilité publique dans le but de s’assurer la maîtrise foncière des deux sites, celui où se trouve actuellement le supermarché et celui où il pourrait à terme s’implanter. Une mesure pour convaincre et permettre le recours à « l’expropriation » si le vent venait à tourner.
En activité jusqu’en 2005, à deux pas du centre-ville, l’usine Applifil a fabriqué des pièces métalliques formées à froid et utilisé des solvants chlorés pour le dégraissage. En 2006, la commune achète la friche industrielle. Un site, qui s’étend sur plus de 10.000 m2, avec des bâtiments, et où une pollution infiltrée dans les sols « jusqu’à 5 m de profondeur » sera relevée.
Près de trois millions d’€Un chantier de dépollution, réalisé entre septembre 2021 et avril 2022, nécessite un investissement de près de trois millions d’€. Une somme que la ville de Cusset ne pouvait pas financer seule. Les travaux, portés par Vichy Communauté, ont été accompagnés par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), la Région Auvergne-Rhône-Alpes et le Département de l’Allier, laissant un reste à charge pour la commune d’environ 10 %.
Les terres, traitées sur place, ont été redéployées sur le site pour le remblaiement du terrain. Seul un secteur de la friche n’a pas pu être excavé plus profondément pour dépolluer. Au-dessus, il ne sera rien construit. Cet espace deviendra une zone de renaturation.
Texte Estelle Dissay ; photos François-Xavier Gutton