Les petits détails qui font la différence au parc des Sources de Vichy

On peut facilement passer à côté sans les voir, occupé à découvrir le chantier de rénovation du parc des Sources dans sa globalité. Il y a pourtant une quantité de petits détails déjà en place, qui deviendront peut-être des points marquants du parc.

Des chardons métalliques…

Le travail minutieux mené sur la galerie promenoir, pour retirer les multiples couches de peinture blanche, permet de révéler des dizaines de chardons métalliques décoratifs installés tout le long des 700 mètres de cette galerie couverte de style Art nouveau.

S’ils sont tous décapés pour offrir les détails de la fleur et des feuilles, ces décors vont être repeints en vert d’eau comme l’intégralité de la galerie. Seuls ceux des deux exèdres et de l’arche débouchant sur la place Victor-Hugo comporteront des variations à deux couleurs avec des feuilles vert pâle et des fleurs rose bruyère.

... et des chardons minéraux

C’est du côté de la rue Wilson que les travaux de la galerie promenoir sont les plus avancés. Notamment au sol où le goudron inégal a été retiré pour être remplacé par une surface colorée dans les tons beiges. Mais, par endroits, on retrouve sur l’axe de la galerie des chardons beige clair dessinés au sol.

Le ferronnier sort de l’ombre

La galerie promenoir a été édifiée entre 1900 et 1902 par le ferronnier parisien Émile Robert. Comme de nombreux constructeurs de l’époque, pour sa publicité, le ferronnier a laissé son nom et son adresse en lettres découpées sur des plaques métalliques accrochées à la galerie.

La finesse et les rondeurs des lettres découpées, qui avaient également disparu sous les couches de peinture, sortent de l’ombre avec le décapage.

L’eau de pluie maîtrisée

Toujours concernant la galerie promenoir, il a été décidé de refaire la toiture en plaques de zinc, afin de remplacer les tôles métalliques qui avaient été posées pour protéger en urgence la structure.

Dans le projet de rénovation, une des concessions par rapport à l’aspect d’origine est le rajout de chéneaux pour récupérer l’eau de pluie. Eau de pluie qui sera évacuée par des pissettes en tête de brochet. Et cette eau tombera sur des avaloirs en minéral qui sont déjà en place, visibles de chaque côté de la galerie, sous le bord de la toiture.

Une vitre sur le sous-sol

Devant le hall des Sources, du côté parc, une plaque de verre a été posée au sol. Elle permet de voir la galerie où se trouvent les tuyaux qui transportent les eaux thermales jusqu’aux robinets du hall. Mais il est vrai qu’avec l’humidité qui règne dans la galerie souterraine, le verre est couvert de buée et gouttes.

Un ru plein de minéraux

Le projet de rénovation remet l’eau à l’honneur dans le parc des Sources. Avec notamment la matérialisation du ru des Rozières qui traversait autrefois le parc depuis la rue Wilson, entre la pharmacie du Parc et le magasin Caroll, jusqu’à la Maison Decoret. Son cheminement a été matérialisé par des blocs de schiste bien visibles sur l’ancien tracé du ru des Rozières.

Mais sur le parcours de l’ancien petit cours d’eau, en faisant attention, on trouve aussi des plaques de bronze où sont gravés les composants des neuf sources d’eaux minérales du secteur de Vichy : calcium, magnésium, potassium, sodium, lithium…

Des bancs publics magnifiés

Les 87 bancs simples et 30 bancs doubles du parc ont été restaurés par une entreprise du Puy-de-Dôme. Les salariés de l’entreprise Guyon ont mis à nu les pieds en fonte par grenaillage. De quoi faire réapparaître toutes les moulures des pieds en fonte de ce mobilier urbain, sous un traitement anticorrosion et une peinture couleur bronze.

Les kiosques de vente reprennent des couleurs

Comme la galerie promenoir, les kiosques de vente du parc des Sources sont traités. « Les couleurs qui dataient des années 80 n’étaient pas adaptées », souligne Maïe Kitamura, architecte du patrimoine.

Après avoir retiré toutes les couches de peinture, dont certaines au plomb, de nouvelles nuances de peinture ont été appliquées. Et les grandes vitrines ont été refaites. À découvrir sur le kiosque situé côté rue Wilson.

Un cheminement lumineux

Au milieu des allées rectilignes du parc, un cheminement plein de courbes a été matérialisé par du béton désactivé. Rien d’extraordinaire car le béton désactivé est utilisé partout dans quasiment toutes les rénovations et constructions actuelles. Mais c’est la nuit que l’on découvre le détail qui fait la différence. En effet, le béton du cheminement comporte des morceaux phosphorescents qui le bordent. Et les courbes se dessinent ainsi à la tombée de la nuit.

Une vraie piste de danse

Avant la restauration du parc, on a souvent entendu pester les danseurs venus profiter des animations musicales du Grand café qui se déroulaient au kiosque à musique. Ils dansaient dans le gravier qui entourait le bâtiment cylindrique. Désormais, une large bande de béton lisse ceint le kiosque à musique, de quoi valser sans remplir ses chaussures de cailloux.

Photo Sandrine Gras