ru24.pro
World News
Сентябрь
2024

Un ancien conseiller bancaire condamné pour avoir détourné 300.000 euros à ses clients et amis dans le Puy-de-Dôme

0

Tout est parti de la plainte d’une cliente du prévenu, conseiller en assurance. Si au départ, ses services contentaient la victime, c’est à partir de 2014 que celle-ci a découvert le pot aux roses. Il souhaite déplacer les comptes de la cliente dans le nouvel établissement bancaire où il travaille, mais les chèques vont mystérieusement disparaître. Elle demande le remboursement. En vain. Elle finit par contacter la banque, qui n’a pas trace des cinq chèques qu’elle a confiés à son conseiller.

Un stylo à encre effaçable…

D’autres plaintes vont suivre. Et le montant du préjudice de monter en flèche… En tout, le prévenu a détourné quantité de chèque des clients, qu’il encaissait sur son compte, pour une somme totale de 300.000 euros détournés.Les victimes sont des clients de longue date. Mais également des proches, qui avaient toute confiance en lui. Le prévenu était même parrain du fils de l’une des victimes. "C’est pas du ciblage en tant que tel, c’est des personnes avec qui j’avais de bons rapports", explique le prévenu, 38 ans aujourd’hui, à l’audience. "La délinquance astucieuse est plus grave que la délinquance violente, car elle repose sur une relation de confiance. Il y a des amis du prévenu parmi les victimes", souligne Me Jean-Louis Borie, partie civile. "Il sait qu’il a utilisé la confiance qui lui était apportée pour escroquer", assure Me Gaëtan Poitevin en défense. "Je suis très pessimiste sur le fait que mes clients voient le remboursement du moindre centime", ajoute Me Luc Meunier, partie civile.

Stylo à encre effaçable, contrats qui n’arrivent jamais à leur terme, copies d’écran falsifiées par un logiciel de photo… "C’est ce qui s’est passé, j’ai rien à dire de plus par rapport à ça. Je tiens à m’excuser, ils m’avaient accordé leur confiance. En termes de moralité, c’est quand même très moche", poursuit le mis en cause.

"J’ai mis le doigt dans la confiture, je n’arrivais plus à m’arrêter"

L’escalade financière a fini par vaciller. Dans le collimateur de son employeur, il est licencié. En proie à de grosses dettes, le trentenaire emprunte à des proches, tente de se refaire au casino. Mais s’enlise irrémédiablement dans les soucis financiers.

Addict aux jeux, le prévenu ne s’en sort pas. Et s’enferre peu à peu dans l’étau judiciaire. Il est mis en examen en 2018 pour, notamment, escroquerie et abus de confiance. "À un moment j’ai mis le doigt dans la confiture et je n’arrivais plus à m’arrêter." Il ira même jusqu’à faire de fausses déclarations aux enquêteurs."Qu’est-ce que vous avez fait de ces 300.000 euros ?", interroge le président Stéphane Descorsiers. "J’ai utilisé 190.000 euros au casino de Royat", avoue le prévenu. Une somme à laquelle il faut ajouter "70.000 euros qui sont partis dans les loisirs de mon ex-conjointe, dans l’équitation".

Le compte des 300.000 euros n’est toujours pas atteint… "Y’avait pas que ça. J’ai été menacé par des gens du voyage", poursuit l’ex-conseiller clientèle qui affirme avoir été racketté à hauteur de 63.000 euros par "une famille bien connue gens du voyage de Clermont-Ferrand".

"Il n’y a que vous qui parlez de ça monsieur, s’étonne le magistrat. On se pose la question de pourquoi vous n’avez pas porté plainte." "J’ai eu un manque de courage", rétorque le trentenaire.

Le tribunal le condamne à trois ans de prison avec sursis probatoire.

Julien Moreau