Face à la guerre, la société civile libanaise fait preuve de solidarité
Alors que l’aviation israélienne poursuit sa campagne de bombardements intensifs sur plusieurs régions libanaises, des milliers de Libanais ont pris le chemin de l’exil, emportant avec eux le strict minimum.
À maintes reprises, Tsahal a enjoint les habitants des zones contrôlées par le Hezbollah à fuir leurs habitations. Message qu'a également délivré Benjamin Netanyahou. «Prenez cet avertissement au sérieux. Ne laissez pas le Hezbollah mettre en danger vos vies et celles de vos proches», a-t-il asséné. Une fois l’opération terminée, les habitants délogés pourront rentrer chez eux, a-t-il encore affirmé.
Toujours est-il que d’innombrables dégâts matériels et humains sont à déplorer en raison des raids de l’armée israélienne. Les habitants des zones méridionales ainsi que ceux dans la plaine de Békaa vers Baalbek ont fui vers les zones plus sûres, comme les montagnes ou la Syrie voisine. Plus de 30 000 personnes, des Libanais comme des Syriens, ont déjà passé la frontière syrienne.
La diaspora libanaise s'active
Au sein même de la société civile, c’est le branle-bas de combat pour venir en aide aux personnes sans domicile. Certains Libanais ont rapidement offert des solutions d’abris d’urgence aux personnes déplacées, alors que les alternatives proposées par le gouvernement se sont vite retrouvées submergées. Dès la matinée du 23 septembre, un groupe WhatsApp réunissant des propriétaires proposant une chambre dans leur hébergement, ou la mise à disposition d’un logement vacant, et des personnes en quête d'un abri a été créé.
Une carte répertoriant un très grand nombre d’hébergements répartis dans tout le pays et pouvant accueillir des déplacés, ainsi que les coordonnées téléphoniques associées, a été publiée sur le compte Instagram de Thawramap (Révolution), accumulant plus d’un million de vues en cinq heures.
De plus, les Libanais ont mis en place des initiatives spontanées pour la distribution de nourriture et d’eau aux personnes déplacées. Les différents partis politiques, qui disposent de leur propre fondation, ont mis en place des services d’aide pour répondre à une demande accrue.
L’aide provient également de la diaspora aux quatre coins du monde. Des campagnes de dons en ligne ont rapidement été organisées par des ONG établies au Liban-Sud, comme Unicef Australia et le Secours islamique au Royaume-Uni, qui ont été particulièrement réactives, indique un article de L’Orient-Le Jour. Pour aider les Libanais, la diaspora utilise également les virements via la plateforme Western Union pour qu’ils puissent avoir de l’argent liquide. Les comptes bancaires sont en partie bloqués en raison de l’insolvabilité des banques.
Les particuliers se sont, eux aussi, engagés en créant des cagnottes hébergées sur la plateforme américaine de financement participatif Go Fund Me. Des manifestations ont également eu lieu en Occident, notamment aux États-Unis et au Canada.