Une première hexagonale en Auvergne pour le transport de colis en poids lourds électriques

Des liaisons longue distance en camions à propulsion 100 % électrique, c’est possible et le réseau Colissimo en apporte la preuve, ici, en Auvergne. Depuis le 1er juillet, des véhicules de la société GTY assurent les transports de colis entre la plateforme de Clermont-Ferrand, sise aux Gravanches, et celles de Montluçon et Moulins.

Des liaisons quotidiennes à raison de deux vers Montluçon (235 km aller-retour, avec une recharge entre deux rotations) et d’une vers Moulins (260 km aller-retour). Soit un total de plus de 700 km ainsi couverts chaque jour.

Ambition

Une goutte d’eau dans le réseau Colissimo, filiale du groupe La Poste ? Un premier pas, en tout cas, qui pourrait bien être suivi par d’autres, dans le cadre de l’objectif affiché d’atteindre zéro émission nette de CO2 en 2040.Pour compléter les quatre déjà présents dans sa flotte, la société GTY a commandé dix autres poids lourds électriques pour 2025, qui offriront une autonomie portée à 500 km. Photo Rémi Dugne

« Nous avons déjà divisé par deux ces émissions en dix ans », rappelle Philippe Morelli, responsable de la communication de Colissimo pour les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Nous assurons les livraisons dites du dernier kilomètre à 66 % en véhicules électriques à Clermont-Ferrand comme dans 22 métropoles de l’Hexagone, mais pour du transport longue distance, c’est bien une première. »

GTY a relevé le défi

Il s’agit pour l’heure de moyenne distance, donc, sur un peu moins de 300 km, et Colissimo a mené des tests en conditions hivernales et estivales avant de lancer ces liaisons en mode opérationne, ainsi que le rappelle le directeur de la plateforme clermontoise, Éric Gaul. Et ce afin de s’assurer que la fiabilité du service serait la même qu’avec d’autres types de camions.

C’est le cas et c’est une société locale, GTY, qui a relevé le défi, avec le soutien de l’ADEME, ce qui n’est pas neutre quand on sait que le prix d’un tracteur de semi-remorque 100 % électrique avoisine les 300.000 euros, soit le double d’un tracteur diesel.

Mais GTY est une société, elle aussi, résolument engagée dans la décarbonation, les 120 véhicules de sa flotte étant à 80 % en biogaz ou biocarburant. Quatre premiers véhicules électriques ont été acquis pour assurer ce premier contrat avec Colissimo, établi pour quatre ans.Photo Rémi Dugne

Géants silencieux

« Dix autres tracteurs électriques sont en commande pour 2025, souligne Jean-Michel Gibert, patron de GTY, et auront une autonomie de 500 km. » Dix bornes de recharge rapide vont compléter le dispositif du transporteur, qui pourra ainsi étendre le rayon d’action de ses camions électriques. Pour Colissimo ou d’autres clients, avec l’ambition de dépasser le million de kilomètres parcourus en électrique avant 2026.

On n’a sans doute pas fini d’entendre parler de ces géants des routes très silencieux qui offrent en outre à ses chauffeurs, assure Jean-Michel Gibert, un confort de conduite incomparable.

Patrice Campo

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