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Сентябрь
2024

« Les recherches sont complexes » : le procureur de la République d'Auxerre fait le point sur les fouilles dans le « cimetière » d'Émile Louis

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Si une centaine de militaires travaillent depuis le début de la semaine dans un bois à Rouvray, à la recherche du reste du corps de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, les fouilles n'ont véritablement débuté que ce vendredi 27 septembre, après un gros travail de nettoyage. L'après-midi, le procureur de la République d'Auxerre s'est rendu sur les lieux des recherches pour rencontrer les militaires et constater « les gros moyens mis en œuvre par l'État ». 

40.000 euros de frais de justice

Des moyens chiffrés à 40.000 euros. « Ce sont les frais de justice pour ces opérations », précise le magistrat. Un important budget payé par le ministère de la Justice, comprenant le matériel employé et la main-d'œuvre. Quelque 140 militaires sont sur site. Des femmes et des hommes du groupement de gendarmerie de l'Yonne, de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), et des militaires du génie. « Un matériel de pointe a été mis à disposition. Il y a bien sûr les pelleteuses, mais aussi différents types de détecteurs de métaux. Ce sont des outils de guerre utilisés en opérations extérieures. Nous ne pouvons pas faire mieux en termes de matériel », poursuit Hugues de Phily, qui a pu échanger avec une capitaine de l'IRCGN, anthropologue. 

Environ 140 militaires sont sur place. Photo Céline Niel

« Elle m'a parlé du mode opératoire et de l'histoire de ce bois. Les recherches sont très complexes. D'abord, car ce bois n'a pas été entretenu depuis des décennies. » C'est pour cette raison que, pendant plusieurs jours, les gendarmes ont été mobilisés pour défricher et nettoyer ces parcelles forestières de 8.000 m². Ensuite, « parce que le ru à proximité a modifié le terrain, et les animaux ont créé des chemins et ont pu déplacer des choses. L'idée est de savoir comment, à la lumière de cette histoire des lieux, on lance des recherches ». 

Un ru sondé

Le bois en question est composé d'un ensemble de parcelles forestières, dont l'une d'elles avait été partiellement fouillée, en décembre 2000, sur les instructions d'Émile Louis. Les fouilles n'avaient toutefois rien donné et les corps de Madeleine Dejust et Jacqueline Weis, avaient été découverts dans un autre sous-bois, à 400 ou 500 mètres de là. « Les gendarmes ne veulent rien négliger, assure le procureur de la République d'Auxerre. Ils comptent aussi plonger dans le ru. Les fouilles s'opèrent sur des parcelles choisies : celles à proximité de laquelle nous avons retrouvé le crâne de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin. » Pour l'heure, « la terre est retournée par un engin. De ce que j'ai vu, ils l'inspectent au fur et à mesure ». 

Reste à savoir, désormais, si les fouilles iront au-delà du 4 octobre, la date butoir initialement prévue. Le magistrat auxerrois en a discuté avec le colonel Nanni, commandant le groupement de gendarmerie de l'Yonne, « mais c'est encore trop tôt pour se projeter », confie Hugues de Phily, qui espère « pour les victimes et la vérité, que les recherches donneront quelque chose. Sur le plan pénal, Émile Louis étant mort, nous ne pouvons rien faire. Ce que nous faisons, nous le faisons pour les victimes. »

Tiphaine Sirieix