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Сентябрь
2024

Échirolles: l’impuissance publique au zénith

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Mardi matin, à 8 heures, les policiers sont venus frapper à chaque porte de l’immeuble le « Carrare », à Échirolles (38). Tous les habitants ont été évacués, le trafic de drogue ayant rendu leur maintien dans les lieux trop dangereux.


Èchirolles, Isère, commune de la banlieue de Grenoble. La came, son commerce et ses ravages s’y portent à merveille. On peut même dire que la racaille qui a la main sur ce trafic vient de remporter une victoire dont elle peut se réjouir. Ne représente-t-elle pas en effet à elle seule une des plus criantes illustrations de l’incapacité de l’État, des autorités dites compétentes, à imposer l’ordre républicain ? Autrement dit à protéger les citoyens d’une délinquance qui se propage, s’insinue partout, sème le désarroi et prospère à un point tel qu’on finit par se demander s’il est encore possible de l’endiguer.

Double peine

Parce que ces autorités, l’État, se révèlent incapables de purger un immeuble de l’essaim de dealers qui l’occupent maintenant depuis plusieurs années et dont ils ont fait la plaque tournante de leur trafic, la municipalité en est venue à obliger les habitants, les occupants légaux de l’immeuble, à vider les lieux, à abandonner leurs logements. Le monde à l’envers. Double peine pour ces gens. Ils ont subi l’occupation – le terme est à prendre ici dans son sens le plus négatif, le plus violent – de ces racailles qui leur rendaient la vie impossible, et maintenant, ils doivent dégager !

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Impossible la vie, véritablement, au « Carrare », sous la loi de cette milice du deal, puisque la Mairie n’a pas hésité à expliquer sa décision d’expulsion par « le danger de mort imminent et permanent » qui menaçait les locataires. Risques d’incendie, d’électrocution. Réseau électrique mis à nu parce que les portes des armoires en bois ont été arrachées pour servir de combustible dans les poubelles converties en brasero. Une flambée pour se réchauffer les mimines, faire griller la saucisse, chauffer la blanche ? Escaliers de secours encombrés de matelas, de meubles afin d’en interdire l’usage, en particulier aux forces de police. Accès au garage soudé pour bien achever la bunkerisation du lieu. Avec cela marques de sang au sol, rapporte un locataire, désemparé. Le tout agrémenté de fusillades – deux au moins dans l’été – épisodes hélas ordinaires d’une guerre des gangs qui sévit ici aussi. Marseille essaime. Marseille colonise, le Sud remonte, diagnostiquent les experts de la question. Le fait est que ces bandits sont parvenus à s’incruster dans ces murs, à se les approprier, terrorisant les habitants, mettant, répétons-le, leurs vies en danger. Et ce sont ces derniers qu’on déloge. Ce sont les victimes qu’on punit. Quel constat d’échec ! Quel aveu de faiblesse ! En effet, les racailles peuvent pavoiser. Aujourd’hui un immeuble, demain un quartier entier, après demain une ville ? Toute une région. Où cela s’arrêtera-t-il ?

Deux fusillades pendant l’été, mais à Paris, le NFP se préoccupe des «violences policières»…

On s’en doute, les locataires du « Carrare » ne roulent pas sur l’or et encore moins sur le pognon de la came. « Quand on habite là, c’est qu’on n’a pas vraiment le choix », admet un responsable de la municipalité, dépité. Dépité mais impuissant. Tout comme l’est Madame La Maire, Amandine Demore. Face à la gravité de la situation, situation « inédite » insiste-t-elle, l’évacuation lui a semblé être « la seule façon d’agir ». Et de mentionner les nombreux appels à l’aide adressés au gouvernement, les multiples demandes de mise à disposition d’une police de proximité. Sans résultat : la puissance publique aux abonnés absents.

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Madame la Maire est une élue communiste. On attend fébrilement que les caciques parisiens du Nouveau Front populaire, Mélenchon, Roussel, Faure, Tondelier en tête, fassent le déplacement à Échirolles pour manifester leur soutien à leur camarade élue, certes, mais aussi et surtout, à ces locataires « prolétaires » chassés de chez eux. Au passage, les chefs NFP pourraient en profiter pour joindre leur voix à celle de l’édile et exiger plus de police (Là, on rêve !). En outre, ils pourraient préciser également le niveau de sévérité du traitement judiciaire qu’ils souhaiteraient voir appliqué aux racailles du « Carrare » et à leurs semblables.

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