ru24.pro
World News
Сентябрь
2024

"Nous devons être irréprochables" : à Montluçon, une journée pour éviter les accidents à l'usine Speichim Processing, ex-All'Chem

0

« Le plus dangereux, ce sont les habitudes qui ont tendance à faire baisser la vigilance », commente une salariée avec le formateur à la sortie de l’atelier « chasse aux risques ».

Pour renforcer la sécurité sur son site de Montluçon, Speichim Processing (ex-All'Chem) a organisé son premier Safety day, mardi 24 septembre. L’événement s’inscrit dans le cadre de la politique zéro accident de Séché, le nouveau propriétaire de l’usine, la seule classée Seveso haut [établissement industriel présentant des risques d’incidents majeurs, NDLR.] de la ville. Cette journée s’intégrait à une opération plus globale qui se déroulait sur 20 sites du groupe.

Homogénéiser les pratiques dans tout le groupe Séché

Pour le site de Montluçon qui n’a intégré Séché qu’en juin 2022, le but des Safety Days était aussi d’homogénéiser les pratiques de l’usine avec les normes du groupe. « Nous avons deux formateurs d’Acto formation et trois en interne. Pour les ateliers, on a choisi les thématiques de façon à être le plus pertinent possible par rapport au site. Certaines sont communes avec d’autres sites du groupe », souligne Alexandra Balloré, responsable relations publiques et communication sud-est.

Les salariés de Montluçon ont ainsi tourné sur cinq ateliers : sauveur secouriste du travail, gestes et postures, risques Atex (atmosphère explosive), chasse aux risques et escape box.

Responsable de sa sécurité et de celle de tous

L’objectif principal de la journée est surtout de rappeler que « chacun est responsable de sa sécurité et de celle de ses collègues et que la sécurité ce n’est pas compliqué ou contraignante », pointe Alexandra Balloré.

Les responsables de Speichim Processing soulignent néanmoins que le site de Montluçon ne part pas d’une page blanche.

« Il y a une vraie culture de l’équipement de protection individuelle et de la protection des personnes. Tout le monde est conscient qu’ici, il y a des produits chimiques et de l’enjeu de maîtriser les risques. »

« Le fait qu’il n’y avait pas d’accidentologie majeure faisait partie des critères quand on a racheté le site », ajoute Laurent Carmona, directeur des opérations de Speichim Processing.

Tous les salariés présents

Le groupe tenait à ce que tous les salariés participent à cette opération. La production était exceptionnellement à l’arrêt mardi. « Le Safety Day est déjà une pratique au sein du groupe Séché. Pour nous, c’est novateur. Ce qui est atypique, c’est d’arrêter la production pour que tout le monde soit là. On est sur une production postée ce qui fait que les gens se croisent et ne sont pas tous ensemble sur site », complète Xavier Leveau.

Les salariés ont montré un très bon niveau de compétence en matière de sécurité lors des ateliers du Safety Day.

Le directeur est d’autant plus attaché à ce que tous les salariés soient là car « une usine, c’est un collectif », a-t-il énoncé en préambule de cette journée.

« La sécurité est indissociable de l’usine. On n’a pas d’avenir si on ne respecte pas la sécurité surtout nous qui sommes dans la ville. Nous avons le devoir d’être irréprochables. »

Rester au zéro accident le plus longtemps possible

Xavier Leveau souligne qu’en matière de sécurité, « il faut être humble ». Il a rappelé qu’après deux années sans accident, deux accidents ont eu lieu en mars, obligeant l’usine à s’arrêter. « L’objectif est d’atteindre à nouveau le zéro accident et de le tenir le plus longtemps possible », insiste le directeur.

Les 70 salariés et intérimaires de Montluçon ont pleinement participé aux cinq ateliers. Au cours des jeux, questionnaires et mises en situation, ils ont montré aux formateurs leur niveau de compétence déjà élevé en matière de sécurité.

Des investissements importants sur le site de Montluçon

Depuis le rachat, la mise en sécurité du site est une priorité pour le groupe Séché.

« Le site vivotait et risquait de fermer à terme. Il y avait peu d’investissement de fait. Le rachat a été vu comme une aubaine pour les salariés et il y a eu de gros investissements. Deux millions d’euros ont été investis l’an passé. On se met au niveau des standards du groupe Séché en termes de sécurité et d’environnement. »

« La première étape importante a été la mise en place des dispositifs de charbon actif à hauteur de 700.000 euros, qui s’est concrétisée cette année. Cela a permis d’améliorer la partie environnementale avec de net progrès. Cela a rassuré les riverains que l’on a rencontrés et auxquels on a montré le site », met en avant Xavier Leveau. « Nous n’avons rien à cacher », renchérit Alexandra Balloré.

Florence Farina