Que va-t-il se passer à La Souterraine pour la Quinzaine de la mode responsable ?

Le programme qu’ils s’apprêtent à proposer à La Souterraine n’aura rien à envier à ce qui est prévu à Poitiers ou Bordeaux…

« On s’est bien ambiancé », résume Manon Marcelot, maroquinière basée à Noth et ancienne de Lœwy, qui a donné l’impulsion pour cette initiative. Huit producteurs, deux commerçants, ainsi que les travailleurs de l’Esat (1) sostranien, sont embarqués dans la première quinzaine de la mode responsable.

Un événement porté par la Nouvelle Aquitaine afin de mettre en avant l’importante filière mode régionale ; et qui plus est ses atouts en matière éthique, un segment économique devenu majeur.

Ateliers d’initiation et boutique éphémère

« On voit bien que toutes les marques de mode, et toute personne qui se lance aujourd’hui dans le métier, doivent aujourd’hui prendre ces enjeux à leur compte. Et sans forcément cocher toutes les cases, chacun peut faire quelque chose pour changer la mode, qu’elle devienne durable, responsable, humaine. »

Par exemple : utiliser des matériaux recyclés, s’approvisionner en matière première locale, privilégier le fabriqué en France, mettre à contribution les travailleurs du secteur médico-social…

Ces différentes dimensions seront abordées à travers les ateliers (ouverts à tous mais sur inscription et payants) au cours desquels les créateurs initieront le public à différentes techniques créatives…

« Il s’agit à la fois de faire connaître nos savoir-faire et d’éduquer le public local sur la démarche. Car nous savons bien que notre artisanat trouve plutôt son public dans les grandes villes et à un certain coût… Au-delà des gestes de fabrication, on veut faire comprendre comment cela fonctionne, pourquoi cela peut être plus cher, mais aussi plus responsable… »

Afin de prolonger la réflexion, un cycle de conférences est prévu dans la chapelle du Sauveur tandis que la librairie L’Apothicaire va présenter une sélection de livres sur la thématique.

C’est juste à côté que se trouvera l’autre pilier de la Quinzaine sostranienne : une boutique éphémère dans laquelle les huit artisans participant proposeront leurs créations. Des bijoux en porcelaine ou en perles chinées à l’étole teintée naturellement, des accessoires en cuir au tannage végétal ou en laine feutrée locale, aux vieux vêtements rajeunis et personnalisés grâce à la broderie…

Au-delà de la Quinzaine, Manon Marcelot ne cache pas qu’elle aimerait voir l’initiative collective s’installer dans le temps et le paysage : via peut-être la création d’une association, pourquoi pas d’une boutique permanente… Au moins, en réitérant pour les éditions futures.

Vers une filière mode responsable en Creuse

C’est d’ailleurs pour l’ancrer davantage sur le terrain local qu’elle a mis la Cité Lœwy dans la boucle. Manon Marcelot a préparé la Quinzaine avec deux stagiaires de 3e année design d’objet (2), Romane Maffiolo et Django Barra.

« Nous avons des formations d’excellence, diplômantes. Elles sont d’ailleurs orientées sur le faire soi-même et avec peu de choses, dans l’esprit responsable. Mais beaucoup trop de jeunes s’en vont travailler et créer ailleurs une fois leurs études finies », explique la jeune entrepreneuse.

Comment inciter les jeunes designers à s'installer en Creuse ? (04/2024)

Dans cet esprit de promotion locale, les créateurs qu’elle a mobilisés pour cette Quinzaine appartiennent pour certains au réseau des anciens de Lœwy. Ainsi, le collectif qui s’est formé autour de cet événementiel tend aussi à montrer ce qui peut exister ici au-delà d’une formation ; ce qui peut s’entreprendre localement, en ruralité, en parallèle des belles vitrines urbaines.

(1) Établissement et service d’accompagnement par le travail.(2) Diplôme national des métiers d’art et du design, (offre post-bac à La Souterraine).

Plus d'infos, programme complet et inscriptions ici

Floris Bressy

floris.bressy@centrefrance.com