310.000 euros de préjudice : prison ferme requise à l'encontre du couple accusé d'une impressionnante série d'escroqueries

Quatre ans de prison dont deux avec sursis, contre lui, trente mois de prison dont la moitié avec sursis contre elle sans mandat de dépôt pour la partie ferme, et une interdiction d'émettre des chèques pour les deux : c'est ce que le substitut du procureur de la République de Bourges, Karim Mohamed, a requis contre cet ex-couple. En six ans, cet homme et cette femme ont cumulé les infractions pour plus de 310.000 euros de préjudice, dans une impressionnante série d'escroqueries.

Chèques sans provision, escroquerie aux prestations sociales...

Lui, 57 ans, est poursuivi pour 90 infractions. Il avait monté une petite entreprise qui tournait à plein régime. Il avait ouvert des comptes dans une quarantaine d'établissements bancaires, dont certains à l'étranger, contracté des prêts, et pendant six ans, il a signé des chèques sur des comptes qui n'étaient pas provisionnés.

Il est aussi accusé d'avoir escroqué la Caisse primaire d'assurance maladie d'un montant de 10.940 euros, le conseil départemental du Cher pour 5.487 euros et Pôle emploi pour 54.589 euros. Pour toucher des prestations sociales et familiales, le RSA et les indemnités chômage, il a falsifié ses papiers d'identité, omis de déclarer des sommes jusqu'à en perdre le sens des réalités.

Son avocat, Me Vieules-Augendre, du barreau de Paris, a proposé au tribunal « une peine alternative », car au regard de « son état de santé, il ne peut pas être détenu sous bracelet électronique. »

Prévenue elle aussi, son ex-compagne, 58 ans, assure devant le tribunal qu'elle ignorait tout de la provenance frauduleuse de l'argent qui servait à payer restaurants sur restaurants, des orchidées par paquets, bijoux, parfums, meubles, décoration. 

L'affaire mise en délibéré au 13 novembre

Elle pensait que son compagnon était vraiment pompier, qu'il touchait 3.000 euros par mois alors qu'il en dépensait cinq fois plus. Et lorsque les comptes se sont vraiment taris, il s'est tourné vers son beau-père, avec la complicité aveugle de sa compagne, la propre fille de celui à qui ils sont parvenus à soutirer 183.000 euros et un Porsche Cayenne. 

Elle est poursuivie pour complicité d'escroquerie (une quinzaine d'infractions) et ses explications n'ont pas aidé le parquet à convenir de son innocence. Son avocate, Me Dubois-Bauvet du barreau de Paris, n'a pas hésité à plaider la relaxe.

« Elle a été trompée, elle a honte aujourd'hui de s'être fait berner car elle a cru que cet homme avait de l'argent, elle a tout cru de lui. »

L'affaire a été mise en délibéré au 13 novembre à 14 heures.

Rémy Beurion