Avec deux grosses démolitions dans les mois à venir, le centre-ville de Guéret ne sera bientôt plus le même

La réhabilitation de l’îlot Carnot avance enfin, et même à grands pas, après des années de statu quo.L’Établissement public foncier de Nouvelle-Aquitaine était propriétaire du bloc d’immeubles depuis 2019 et Creusalis a acté en avril 2024 l’acquisition du site. Le maître d’œuvre vient d’être retenu, et le permis de construire devrait être déposé à la fin de l’année.« C’est un joli projet qui nous est proposé : dès que Creusalis nous donne le feu vert, on vous montrera la maquette », expliquait Marie-Françoise Fournier, maire, aux élus lors du conseil municipal de lundi.

Les élus ont validé la démolition de l'îlot Carnot à Guéret

Et elle a donné des détails sur le futur immeuble qui sera situé au cœur du centre-ville de Guéret. « Il y aura 21 logements, du T1 ou T4, modulables pour être adaptés aux personnes à mobilité réduite. Au sous-sol, on aura 23 places de parking, dont 21 pour les locataires. Au rez-de-chaussée, une grande surface de 400 m² sera disponible pour un grand commerce, ou deux plus petits, si plus adéquat. Chaque appartement aura une loggia ou un balcon et un jardin intérieur sera créé, dont la déco rappelle l’ancienne imprimerie qui sera abattue. » L’accès au parking se fera du boulevard Carnot, et la sortie, rue du Prat.La démolition de l’îlot Carnot est prévue au premier trimestre 2025. Elle sera suivie d’une vingtaine de mois de construction. « Mais il peut y avoir des difficultés, ça dépend de ce qu’on va trouver dans le sol : des fouilles archéologiques pourraient provoquer un retard. C’est la seule inconnue », ajoutait l’édile.À noter, l’entreprise en charge de la déconstruction sera Ginger Déleo, la même qui avait été en charge de la démolition de la tour n°12 de Brésard.

Démolition avant… effondrement

Autre déconstruction dans les mois à venir, et pas des moindres, l’îlot Conventionnel Huguet, qui menace de s’effondrer depuis des années. « L’architecte des Bâtiments de France s’opposait à la démolition. Nous, on était contre le fait de pas pouvoir le démolir totalement. On a été aidé par un cabinet d’expertise qui a dit qu’il était impossible de ne pas démolir. Les Bâtiments de France ont finalement changé d’avis », ajoutait Marie-Françoise Fournier.L’état de délabrement de l’habitat est tel, que personne ne peut rentrer à l’intérieur pour effectuer un diagnostic. Même chose pour le diagnostic préalable des sols : il est impossible à réaliser car trop dangereux.

îlot Conventionnel Huguet à Guéret« La démolition devra être réalisée couche par couche, et pour chaque couche, on analysera l’amiante et le plomb présents. Donc ça va être extrêmement long et ça va nous coûter plus cher, mais on respire de pouvoir démolir rapidement ce bâtiment et mettre enfin fin à ce danger. C’est une verrue sur une place qui a beaucoup de potentiel et qui sera très jolie quand elle sera réhabilitée. On a fait au plus vite, avec les aléas juridiques… on ne pouvait pas aller plus rapidement. »

La place du Conventionnel Huguet deviendrait ensuite « un îlot de verdure », avec une terrasse pour la pizzeria et « quelques places de parking pour que tout le monde y trouve son compte ».

Sophie Emery