E-commerce : le chiffre d’affaires à l’export des PME sur Amazon en hausse de 15 %

Le géant américain du commerce en ligne vient de publier son rapport annuel sur les PME françaises. Quatre ans après la crise sanitaire et l’essor des ventes en ligne, les petites entreprises confirment leur appétence pour ce canal de distribution et l’e-export. Amazon met également en ligne le 24 septembre une plateforme entièrement dédiée aux PME et marques tricolores.

L’engouement des PME tricolores pour l’e-export ne se dément pas. Qu’elles aient un site en propre et des déclinaisons pour chaque marché, une boutique sur une marketplace ou les deux, le coup d’accélérateur de la digitalisation à la faveur de la crise sanitaire leur a permis de continuer à exporter pendant les restrictions de déplacement ou de s’y lancer. Depuis, les marketplaces BtoC comme Cdiscount, eBay et bien sûr Amazon, la première d’entre elles en termes de chiffres de ventes, se sont développées à vitesse grand V.

« 60% des ventes réalisées sur Amazon le sont par des vendeurs indépendants, dont une part importante de PME et 80 % d’entre elles exportent, détaille Fabrice Pons, directeur France de la plateforme américaine. En 2023, elles ont vendu 100 millions d’unités de produits, soit 190 par minute, et ont réalisé 900 millions de chiffre d’affaires à l’international, un résultat en hausse de 15 % par rapport à 2022. »

Au-delà de l’Union européenne, qui reste leur principal territoire d’activité, plus de 55 % de ces entreprises ont également réussi à pénétrer des pays hors UE, générant plus de 180 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Faibles coûts d’investissement

 

Prise en charge de la logistique, conseils sur la réglementation locale applicables à certains produits (cosmétiques, agroalimentaire…), mais aussi sur les emballages, mise à disposition d’un outil de gestion de la boutique en ligne… La marketplace américaine, qui n’a pas toujours bonne presse dans l’Hexagone, fait tout pour séduire de petites structures et elle ne manque pas une occasion de le faire savoir, notamment à travers ce bilan annuel dédié aux PME.

Pourtant, au départ Fab Arm, créateur de Botak, une marque de produits cosmétiques pour la peau du crâne, était réticent. « Mais comme nos clients nous le demandaient, nous avons fini par ouvrir une boutique en ligne en janvier 2023, explique le dirigeant. Les ventes doublent tous les mois. Souvent, dans les petites entreprises du Made in France, nous n’aimons pas trop les Gafam, mais à la fin c’est le consommateur qui choisit. Et puis les services proposés et la logistique mise en place ne peuvent pas être concurrencés. »

Le faible coût d’investissement (un abonnement mensuel de 39 euros et entre 8 % et 15 % de commission sur les ventes) permet également soit de tester des marchés ou d’affiner leur connaissance. C’est l’un des avantages cités par Lucas Pinos, fondateur en 2012 de Novoma, spécialisée dans les compléments alimentaires dont la vitamine C en poudre (9 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés sur Amazon cette année, dont 15 % en Italie). « Nous nous sommes rendu compte que le marché allemand était sensible aux packagings sombres et aux formats familiaux alors que les Italiens sont très attentifs à la technicité et aux brevets. » Présente également en Belgique, en Suisse, en Italie et en Espagne, la marque toulousaine entend désormais se développer en ligne en Afrique où la demande augmente, en particulier au Maghreb et en Côte d’Ivoire.

Un site réservé aux marques françaises

 

Le dirigeant a pu faire de la vente de compléments alimentaires, une activité annexe alors qu’il travaillait chez Dassault Systèmes, un business qui lui a permis de se positionner comme une marque européenne. « Au début, je me servais d’Amazon pour écouler les surplus directement depuis mon salon et cet outil m’a finalement permis de développer les ventes à l’international et de devenir une marque de portée européenne. »

Et l’autonomie dans le pilotage des ventes en ligne devrait encore prendre de l’ampleur avec de nouveaux outils développés grâce à l’intelligence artificielle (création et enrichissement des fiches-produits, création de d’images mettant en situation des produits…).

Par ailleurs, les PME pourraient bénéficier d’une visibilité accrue sur « La Vitrine Française », nouvelle boutique Amazon lancée le 24 septembre et entièrement réservée aux marques tricolores. Cuisine et maison, jeux et jouets, beauté et santé, épicerie, bébé, fournitures de bureau, mode, livres… Pour chaque catégorie de produits, l’internaute a la possibilité de sélectionner ceux vendus uniquement par des PME françaises ou fabriqués en France. Au total 12 millions de références sont mises en avant auprès des clients d’Amazon en Italie, en Espagne, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Si l’e-commerce s’est envolé ces dernières années, il possède encore une marge de progression.

Sophie Creusillet

 

 

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