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Сентябрь
2024

La cybersécurité comme moteur d'Abicom, société basée près de Clermont-Ferrand

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Le credo est simple : « Qui ne grandit pas meurt. » Olivier Gay, présent chez Abicom depuis 2009, l’a fait sien depuis qu’il a repris cette société d’Aubière spécialisée en informatique. C’était en 2017, alors que les fondateurs passaient la main, et l’entreprise n’a cessé de croître depuis.Photo Thierry Nicolas 

« Nous étions alors à 12 millions d’euros de chiffre d’affaires et 40 employés, nous sommes aujourd’hui à 31 millions d’euros et 135 collaborateurs. » Une activité presque triplée, donc, autour d’une diversification que le dirigeant estimait nécessaire : « Notre métier de base, c’est la distribution et l’intégration de systèmes informatiques, ainsi que l’hébergement, si besoin, de ces systèmes, et évidemment du conseil sur ces questions. Mais vu notre dimension régionale, sur l’Auvergne et quelques départements limitrophes, dont la Loire, grâce à notre agence de Saint-Étienne, cette activité avait ses limites. Nous nous sommes donc diversifiés en proposant des services managés à des entreprises qui n’avaient pas de services informatiques, offre que nous avons aussi étendue aux grands comptes, une offre de délégation de services, c’est-à-dire des collaborateurs d’Abicom qui officient dans les entreprises clientes. Et puis, bien sûr, la cybersécurité avec l’arrivée, il y a quatre ans et demi, de Florent Grosso, notre manager cybersécurité. »

Précurseurs

L’équipe spécialisée dans ce domaine que gère ledit manager compte à présent 21 collaborateurs et va grandir encore. « Avant, nous vendions du matériel sécurisé mais ce n’était pas vraiment de la cybersécurité, poursuit Olivier Gay. Nous avons été précurseurs sur ce point et cela nous apporte aujourd’hui une vraie dynamique de croissance. »

Dynamique qu’illustre Florent Grosso : « Nous sommes allés chercher de nouveaux clients, au-delà de notre zone et jusqu’à l’étranger. Nous le faisions avec nos grands comptes qui ont des sites dans d’autres pays, mais cela a généré encore plus d’opportunités, par exemple en Italie ou en Angleterre, même si cela reste à la marge. »

Diversification

Car le terrain de jeu d’Abicom reste avant tout régional, mais avec des cordes supplémentaires à son arc : une offre d’opérateur télécom ainsi que, depuis moins d’un an, des équipements audiovisuels. Toutes ces formes de diversification, avec des appareils toujours plus connectés, incluant aussi une dimension de cybersécurité.

Dimension pour laquelle il n’est plus nécessaire d’évangéliser ou convaincre, assure Florent Grosso :

Sur quatre ans, deux cents entreprises parmi nos clientes ont été piratées. Cela touche aussi les univers personnels, les professionnels en sont d’autant plus sensibilisés. Cela rend le discours de la peur inutile. Les assurances, aussi, vérifient le niveau de cybersécurité de leurs clients. C’est pourquoi plus aucun patron ne se dit que ça ne sert à rien. La question est plutôt : “Quel est l’investissement nécessaire et est-il en rapport avec l’activité ?” Pour mettre les outils au bon endroit, en adéquation avec les objectifs de business.

Dans les entreprises, au-delà de l’aspect préventif, il faut pratiquer des tests sur les installations, voir s’il est aisé ou non d’y entrer et de les pirater. Ensuite viennent les préconisations et les services associés. « Ce ne sont pas des prestations one-shot, souligne Olivier Gay. Il faut des services récurrents car les modes de piratage évoluent. »

Certifications

Pour des patrons peu au fait de ces problématiques, il est aussi grandement question de confiance. Laquelle peut passer par les certifications. Abicom l’a bien compris en s’engageant tôt dans cette démarche de normalisation. L’entreprise est certifiée iso 9001 (qualité de service), iso 27001 (sécurité), HDS (certification spécifique aux données de santé). Elle a même dernièrement obtenu la qualification PASSI (pour prestataires d’audit et de sécurité des systèmes informatiques), le nec plus ultra dans ce domaine. « Nous sommes les seuls en Auvergne, se réjouit le dirigeant. Cela parle aux entreprises qui ont elles-mêmes des exigences réglementaires. Mais cela intéresse aussi des collaborateurs. C’est important car dans notre secteur, il n’est pas toujours simple de recruter des talents. »Photo Thierry Nicolas

« Attirer les meilleurs talents »

Abicom y parvient, et entend bien poursuivre son rythme d’une vingtaine de recrutements par an, en s’investissant dans les écoles spécialisées de la région (L’ISIMA, l’Université Clermont Auvergne, l’HESIAS) pour lesquelles sont bâtis des cours sur mesure. « L’objectif est d’attirer les meilleurs talents, reconnaît Fabien Grosso. Nous le pouvons aussi grâce à l’alternance et un management assez horizontal qui fait de nous une entreprise apprenante. »

Abicom veut donc grandir encore, « pour générer d’autres services », ce qui signifiera un jour pousser les murs des locaux de La Pardieu ou en trouver d’autres. En attendant, c’est bien là, à l’abri des regards, que les hackers maison, dits bienveillants, s’échinent à éprouver les systèmes pour les rendre toujours plus sécurisés.

Patrice Campo

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