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Сентябрь
2024

« Cimetière d'Émile Louis » : des fouilles organisées à Rouvray, dans l'Yonne

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Des barnums et un camion aux peintures militaires nichés à la lisière des arbres, au moins trois camions d'identification criminelle accompagnés de nombreux véhicules de gendarmerie... Des fouilles sont conduites ce mardi 24 septembre 2024 par les gendarmes dans des sous-bois situés autour de Rouvray, dans l'Yonne, dans un secteur à proximité du Serein. Et devraient se poursuivre jusqu'au 4 octobre, une information relayée par France 3 Bourgogne, confirmée à l'Yonne républicaine par Me Didier Seban, l'avocat de la famille Coussin.

Elles font suite à la découverte d'un crâne retrouvé par un chasseur le 3 novembre 2018 dans un secteur identifié comme le  « cimetière » des victimes du tueur en série Émile Louis. Lequel crâne avait été identifié plus tard comme appartenant à Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, une femme disparue en 1975. « L'ADN du crâne retrouvé et les recherches en parentèle permettent de considérer avec vraisemblance que l'ossement considéré appartiendrait à Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, née en 1935 », indiquait en mars 2024, Hugues de Phily, procureur de la République à Auxerre.Les gendarmes ont investi les sous-bois de Rouvray, dans l'Yonne, ce mardi 24 septembre 2024 pour fouiller un secteur dans lequel Émile Louis avait enterré ses victimes. Photo Marion Boisjot

Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, une enfant de l'assistance qui vivait seule en foyer, avait disparu en 1975. Son foyer se trouvait sur le trajet qu'empruntait Émile Louis en tant que chauffeur de bus. Cette femme ne figurait pas sur la liste des sept victimes connues d'Émile Louis, interpellé en 2000 pour avoir tué ces jeunes handicapées de l'assistance sociale, entre 1977 et 1979. Condamné à la prison à perpétuité en 2004, puis une nouvelle fois en appel en 2006. Et mort en octobre 2013 à Nancy à l'âge de 79 ans.

Un crâne identifié dans le "cimetière d'Émile Louis

Au printemps 2024, interrogé sur le sujet, Pierre Monnoir, le président de l'Association de défense des handicapés de l'Yonne, grâce à qui l'affaire des disparues de l'Yonne a été relancée, assurait que Marie-Jeanne Ambroisine Coussin était « sûrement la huitième victime d'Émile Louis ». Il en voulait pour preuve que « le crâne avait été retrouvé entre les deux corps de victimes d'Émile Louis ». Le tueur avait indiqué cet endroit, mais seules les dépouilles de deux victimes, sur les sept connues, avaient été retrouvées en 2000.

Me Didier Seban : « Ces fouilles redonnent de l'espoir aux familles des disparues de l'Yonne. »

Joint par téléphone ce mercredi 24 septembre, Me Didier Seban, conseil des enfants de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, se réjouit de « l’organisation d’une nouvelle campagne de fouille, et ce, six ans après la découverte de son crâne dans les bois de Rouvray, à proximité directe du lieu d’enterrements de plusieurs victimes d’Émile Louis ». Et précise que « la famille de madame Coussin espère que ces recherches permettront de donner un lieu de sépulture digne à leur proche et de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de cette disparition ». 

L'avocat, spécialiste des cold cases, souligne que « ces fouilles relancent l’espoir des familles des disparues de l’Yonne dont les corps n’ont pas été retrouvés à l’époque ». Et de citer : « Françoise Lemoine, 27 ans, disparue en mars 1975.    Christine Marlot, 15 ans, disparue le 23 janvier 1977. Chantal Gras, 18 ans, disparue le 21 avril 1977. Bernadette Lemoine, 19 ans, disparue en mars 1978.  Martine Renault, 16 ans, disparue en septembre 1979. »

Joint également par téléphone, Pierre Monnoir se souvient « avoir demandé, en 2000, à ce que toute la zone soit fouillée, mais on n'avait pas voulu m'écouter. On espère au moins qu'ils vont retrouver le reste du corps de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin ».

Franck Morales, Tiphaine Sirieix et Thomas Ribierre