Agroalimentaire : le collectif Export & Souveraineté alimentaire demande d’ériger la relance des exportations en priorité
Dans un communiqué publié le 24 septembre, le jeune collectif Export & Souveraineté alimentaire demande à trois des nouveaux ministres du gouvernement Barnier, dont celui du Commerce extérieur, de faire de la relance des exportations agricoles et agroalimentaires une « priorité » pour enrayer un déclin sensible depuis plusieurs années.
Après les exportateurs d’armagnac et de cognac, les filières agricoles et agro-alimentaires. Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, sa collègue Sophie Primas, en charge du Commerce extérieur et des Français de l’étranger et enfin Antoine Armand, ministre de l’Economie, des finances et de l’industrie : à peine nommés, pas moins de trois ministres du nouveaux gouvernement Barnier sont nommément interpellés par le collectif Export & Souveraineté alimentaire, un lobby créé en février dernier à l’initiative du Centre national pour la promotion des produits agricoles et alimentaires (CNPA) et rassemblant une bonne partie des organisations professionnelles et interprofessionnelles des filières agricoles et agroalimentaires françaises*.
« Les membres du collectif Export & Souveraineté Alimentaire comptent sur la connaissance très fine des enjeux agricoles, agroalimentaires et de nos territoires d’Annie Genevard, de Sophie Primas et d’Antoine Armand pour donner un nouvel élan aux exportations françaises, offrir des perspectives aux acteurs de la filière et garantir notre souveraineté alimentaire, souligne Jérôme Despey, président du CNPA, à l’initiative du collectif. Cela passe par une plus grande cohérence, une plus grande ambition des politiques publiques ; et une fierté renouée à défendre et promouvoir la » ferme » France ».
Pour ce collectif, il s’agit d’enrayer le déclin de la France en tant que puissance agricole et agro-alimentaire mondiale : en vingt ans, elle a été reléguée du 2ème au 6ème rang des exportateurs mondiaux. Or, c’est le symptôme d’une dégradation de la compétitivité du secteur qui n’est pas sans impact négatif sur son avenir : « cette perte de compétitivité à l’export, en Europe et dans le monde, est à la fois la conséquence et un accélérateur de la crise agricole française, qui a des répercussions sur l’ensemble de l’économie, des territoires et des consommateurs » estime le collectif dans un communiqué.
Car selon le collectif, la perte de parts de marché à l’export a des conséquences en chaîne en privant les producteurs des débouchés et sources des revenus supplémentaires qui leur permettaient de renforcer leur compétitivité et de maintenir leurs capacités de production sur le sol français. « L’export est un élément vital pour le secteur et pour la maîtrise de notre destin alimentaire » estime-t-il.
Il s’appuie notamment sur une étude prospective du cabinet Astères, publiée lors de son lancement, le 6 février dernier : la part de marché française dans les exportations mondiales du secteur est passé de de 5,7% en 2010 à 4,5% en 2022. En tendance, hors vins et spiritueux, la valeur des exportations stagne plus en valeur (+0,5 % entre 2012 et 2019) et leur volume baisse (-1,1 % par an en moyenne ces dix dernières années).
Dans l’hypothèse où les exportations en volume poursuivraient leur chute, d’ici douze ans, la perte nette annuelle pour l’économie française atteindrait 11 milliards d’euros (Md EUR) d’activité, 1,6 Md EUR de recettes publiques et 33 000 emplois. Sans compter 2,1 à 3,5 Md EUR d’investissements cumulés en moins sur la période. A l’inverse, si la filière pouvait augmenter sa production et relancer ses exportations pour regagner les parts de marché perdues depuis 2010, le gain estimé serait, d’ici 12 ans, de 24 Md d’activité supplémentaire et 3,5 Md de recette publiques chaque année, et la création de 75 000 emplois. Quant aux investissements, en cumulé, ils atteindraient 4,6 à 7,7 Md sur la période.
A suivre…
C.G
*En sont membres l’Ania, Anivin de France, Chambres d’agriculture France CNIPT, CBMCCA, Fnsea, Inaporc, Intervev, Intercereales, Interfel, Coopération agricole, Medef.
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