Pour sortir en boîte, il prend la carte bancaire de sa mère et sa voiture... qu'il accidente en état d'ivresse : un jeune condamné à Montluçon
Devant le tribunal correctionnel de Montluçon , ce mardi 24 septembre, le prévenu de 21 ans se balance d’un pied sur l’autre et tire nerveusement sur ses manches. « Tout ce qui est dit est vrai », lance-t-il à la présidente, reconnaissant les faits reprochés. « Mais j’étais gamin dans ma tête. J’étais addict aux soirées en boîte… »
Il prend la carte et la voiture de sa mèreCe soir du 18 novembre 2023, c’est donc pour sortir en discothèque à Montluçon qu’il prend la voiture de sa mère, chez qui il habite à Bézenet, ainsi que sa carte bancaire. Sans lui demander.
Le prévenu fait la fête toute la nuit. La présidente relève la note : « Vous allez dépenser 144 euros ». En vodka, en bière et en alcools divers…
Puis, au petit matin, il décide de rentrer, avec près de 2 g d’alcool par litre de sang. Il ne fera que quelques kilomètres avant d’avoir un accident, avenue du 8-Mai-1945. S’il n’est pas blessé, le véhicule, lui, n’est plus qu’une épave.
La présidente relève : « Votre mère va déposer plainte mais elle ne souhaite pas se porter partie civile aujourd’hui. Tout ce qu’elle souhaite, c’est qu’on puisse vous apporter de l’aide. »
« Pas de travail, pas de formation… »La magistrate demande : « Vous avez commencé à la rembourser pour la voiture ? » « Non… Je le ferai quand j’aurai un travail. » De quoi faire réagir la présidente.
« Vous êtes dans la même situation qu’au moment des faits. Pas de travail, pas de formation… Vous attendez chez votre mère que le temps passe. Il y a une immaturité de votre part. Vous êtes oisif… Mais vous aimez faire la fête par contre. »
Le prévenu ne répond pas, préférant regarder ses ongles. « J’ai essayé de faire des choses, mais ça ne me plaît pas », finit-il par expliquer.
Du travail d’intérêt général« J’ai l’impression d’être devant le tribunal pour enfants », note le procureur de la République. « Il y a une vraie nonchalance, une totale immaturité. » Avant de requérir, devant un prévenu qui lève les yeux au ciel, cent vingt heures de travail d’intérêt général (TIG), avec une peine de trois mois d’emprisonnement en cas de non-exécution. Ainsi qu’une suspension de permis de six mois et une peine d’inéligibilité.
Me Daffy, avocate de la défense, plaide dans la continuité : « C’est un jeune qui est perdu. Il ne sait pas ce qu’il doit faire. Il faudrait lui apporter un rythme. Les TIG paraissent la chose la plus adaptée. »
De quoi conduire le tribunal à suivre les réquisitions du procureur. Le prévenu aura dix-huit mois pour effectuer ses heures de TIG.
Laura Morel