Pourquoi la Ville de Guéret doit verser 100.000 euros à l'école privée Notre-Dame ?
C’est la loi. Et la Ville de Guéret s’y plie chaque année : elle doit participer aux dépenses de fonctionnement des classes de l’école privée Notre-Dame. Cette participation est calculée par élève et par an en fonction du coût de fonctionnement des écoles publiques de la commune. Soit, cette année, 681 euros par élève domicilié à Guéret et scolarisé en élémentaire, et 2.000 euros par élève scolarisé en maternelle. « Il est bon de préciser que pour ces classes maternelles, l’assiette de calcul du coût moyen d’un élève du public est complétée par des dépenses relatives au personnel Atsem », rappelait Véronique Ferreira de Matos, adjointe en charge des affaires scolaires, lors du conseil municipal de lundi soir.
88 petits Guérétois à l’école Notre-DameL’école privée accueille, entre autres, cette année 88 petits Guérétois, 56 en élémentaire et 32 en maternelle. La facture est donc salée pour la commune. « Pour 2023, la somme versée s’élevait à 93.200 euros : 37.200 euros pour l’élémentaire, 56.000 euros pour la maternelle », précisait alors Marie-Françoise Fournier, maire. Et selon la loi, l’État doit attribuer une compensation financière pour les élèves de maternelle. Problème : les versements dus à la mairie de Guéret sont en retard… de plusieurs années. « L’État nous a remboursé 23.000 euros pour l’année scolaire 2019-2020. Pour 2020-2021, on a reçu 39.000 euros, et on attend toujours la compensation pour l’année scolaire 2021-2022. Il y a un abus du côté de l’État, donc on a demandé à rencontrer la rectrice », ajoutait Marie-Françoise Fournier.
La Ville a même tenté de faire pression l’an dernier : « Normalement, on paye un acompte au mois de juin, et ensuite, quand le conseil délibère en septembre, on verse le solde. L’an dernier, on a retenu l’acompte. » Une initiative qui a mis, un temps, en difficulté l’école privée, mais qui n’a pas retenu l’attention de l’État. « Trois ans de retard, ce n’est pas sérieux », lançait alors, exaspérée, l’édile. Les effectifs de l’école Notre-Dame augmentent chaque année. Une classe supplémentaire a même été créée l’an dernier. L’établissement privé aurait aussi le projet de rouvrir son collège, fermé, avec son lycée, depuis dix ans.
Sophie Emery