Avec 400.000 tonnes de basalte extraites chaque année, la carrière de Pardines est promise à un bel avenir
Pour expliquer l’origine du gisement de basalte de Pardines, il faut revenir plusieurs millions d’années en arrière, "quand la lave d’un volcan en éruption s’est lentement déversée dans la vallée", résume Magali Coudert, responsable d’exploitation pour la CMSE (Carrière et matériaux sud-est), filiale de la société Colas. Ce vendredi, avec d’autres collègues, la géologue de formation va faire découvrir les installations de la carrière lors des Journées européennes du patrimoine.
Approvisionner les chantiersAprès avoir creusé sur 15 m, le permis a été accordé pour exploiter une profondeur de 15 m supplémentaires.Une visite ponctuée d’ateliers pédagogiques à destination de public composé d’élèves de l’école élémentaire locale et d’habitants de Pardines. Un choix qu’elle explique.
"Le site est rarement accessible pour des raisons évidentes de sécurité, nous avons donc souhaité faire des portes ouvertes d’abord pour les riverains, mais aussi pour les familles des huit employés, afin qu’ils découvrent notre activité, nos produits et nos engagements notamment en matière de préservation de l’environnement."
Une première qui en appelle d’autres puisque la semaine prochaine plusieurs centaines de lycéens d’Issoire devraient, eux aussi, venir sur la carrière d’où sortent chaque année près de 400.000 tonnes de basaltes utiles à l’approvisionnement en granulats des chantiers du BTP. Alors, à quoi doivent-ils s’attendre ?
Tapis roulantLa roche est concassée et triée selon le diamètre demandé par les clients.Par essence, l’extraction du basalte est à l’origine de l’ensemble des tâches effectuées sur le site de 33 hectares. Les visiteurs seront impressionnés par la dextérité du foreur dont le rôle consiste à préparer et déclencher les tirs d’explosifs pour pulvériser la roche, du pupitreur qui assure une surveillance constante des installations et des conducteurs d’engins au volant de véhicules de plusieurs dizaines de tonnes. "Une belle opportunité pour les jeunes garçons et filles de découvrir ces métiers", poursuit-elle. L’impressionnant réseau de tapis roulant automatisés vaut lui aussi le détour.
Traçabilité des chargementsAvant cela, ils devront obtenir l’autorisation délivrée par l’un des deux employés de l’accueil chargés de la bascule. "Le travail consiste ici à accueillir le public donc, aussi et surtout, à vérifier la provenance de la cargaison, le poids des camions qui entrent et sortent de la carrière", détaille la responsable d’exploitation. Une cargaison identifiée et suivie du début à la fin de son parcours.
RecyclageLes gravillons sont utilisés sur les chantiers.Si la vente de "cailloux" d’un diamètre adapté aux besoins des clients représente la majeure partie de l’activité, certains matériaux sont acheminés depuis l’extérieur pour y être recyclés. "Comme l’enrobé de l’autoroute A75 retiré dans les virages de Coudes que nous recyclons pour être ensuite réutilisé." Chantier pour lequel la carrière fournie également l’enrobé confectionné sur place dans le poste à chaud.
L’exploitation de la coulée de basalte de Pardines n’est pas l’une des plus importantes d’Auvergne, néanmoins "c’est une belle carrière", insiste Magali Coudert. L’année prochaine, le site pourrait être ouvert au grand public. L’autorisation d’exploiter étant reconduite jusqu’en 2035, la carrière a encore de beaux jours devant elle.
David Allignon