Gouvernement Barnier : "Un panache de fumée blanche ne chasse pas le brouillard"

Un panache de fumée blanche ne chasse pas le brouillard. Après l’annonce de la composition du gouvernement de Michel Barnier, samedi, au moins trois questions restent en suspens. Tout d’abord, la fascination pour le casting étant passée et ayant accouché de nominations empreintes d’un classicisme assez peu macronien, le plus important est à venir : la ligne politique et la capacité à sceller des coalitions.

En poussant le curseur de façon aussi marquée à droite, il ne sera tout de même pas simple de trouver des appuis au sein du fameux bloc central.

Deuxième point : quelle est la durée de vie de cette équipe suspendue au bon vouloir des députés RN ? Le fait que Marine Le Pen ait consenti à ne pas censurer a priori est une trop fragile assurance.

La troisième interrogation concerne la dissonance frappante entre le résultat des urnes qui ont porté la gauche en tête lors des législatives et la composition d’un gouvernement plus droitier après la dissolution qu’avant. Équilibre pour le moins singulier alors même que LR est ultra-minoritaire à l’Assemblée.

Soyons clairs : on est loin du gouvernement d’union nationale espéré ces derniers mois. Il n’aura donc pas d’autre choix que l’ouverture s’il veut durer.

Stéphane Vergeade