Avec une rue au nom de Samuel Paty, Vichy veut rendre hommage à "un héros de la République"

Tel Eluard et sa Liberté, dont les enfants de CM2 de Sévigné-Lafaye ont lu les vers ce vendredi matin devant leur école, appliqués et solennels, Vichy a donc écrit son nom. Celui de Samuel Paty, mort en octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors d’un cours d’histoire. Mort pour avoir voulu donner tout son sens à la liberté, celle de dire et de montrer.

Un endroit de la ville pas choisi au hasard

Ainsi, c’est bien à celui qui incarne plus que quiconque « le visage de la République », dixit le maire Frédéric Aguilera, que Vichy a voulu rendre hommage en baptisant une rue à son nom. Exit la rue Neuve, donc, le long de l’école Sévigné-Lafaye. Place à la rue Samuel-Paty, inaugurée en présence de nombreux officiels mais surtout de Bernadette et Jean, les parents de celui qui avait fait une grande partie de sa scolarité à Moulins, sa ville natale.

Les écoliers de Sévigné-Lafaye ont récité les vers de Liberté, de Paul Eluard.

Des parents d’une dignité saluée par tous, qui ont vécu en 2020 « un drame qui a touché la France en plein cœur, et qui a pris pour cible l’éducation de nos enfants, qui est la plus noble des missions de notre société », a pu encore exprimer Frédéric Aguilera avant de dévoiler la plaque dont l’emplacement, sur le grillage de l’école, n’a donc pas été choisi au hasard.

"Les cris et les rires des enfants, la plus belle des réponses à l’atrocité"

Car pour Nicolas Ray, député, l’école de la République « doit demeurer le sanctuaire de la pensée libre », cette pensée que « Samuel Paty, un héros de la République, aura défendue jusqu’au bout ». Karim Benmiloud, le recteur de l’académie de Clermont-Ferrand, n’a pas dit autre chose, soulignant lui aussi la symbolique du choix de cette rue rythmée quotidiennement par les cris et les rires des enfants. Des rires « qui sont la plus belle des réponses à l’atrocité » dont a été victime Samuel Paty ». Un enseignant victime du terrorisme qui, en 2020, « est rentré dans notre histoire, dans notre mémoire, et dans nos cœurs ».

Pierre GeraudiePhotos François-Xavier Gutton