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Сентябрь
2024

Après un bail de trois ans, les frères Glomeau cèdent les clés du dancing Le Madison à Cosne-d'Allier

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Rien ne prédestinait les deux frères Glomeau à prendre les rênes du Madison, à Cosne-d’Allier. Certes, ils baignent dans la musique depuis un bail mais de là à gérer un dancing, il y a un pas que Denis, l’accordéoniste, et Eric, le disc-jockey, ont franchi le 1er octobre 2021. « Étant intermittents du spectacle en pleine période de Covid, il a fallu trouver une solution de repli. C’est mon frère qui m’a tendu la perche en expliquant que le Madison était disponible », explique le premier.

Prêts à relever le défi, les frangins montent une société, remplissent des dossiers et signent un bail de trois ans avec le propriétaire des lieux. « C’est beaucoup de responsabilités sur les épaules. C’était un sacré challenge », reconnaît l’accordéoniste devenu gérant.

Le covid joue les trouble-fêtes

Le 31 octobre 2021,  le dancing rouvre  ses portes fermées depuis dix-huit moisPour mener à bien leur petite entreprise, les deux frères se partagent les tâches. Denis Glomeau s’occupe du bar et de la clientèle. Eric, lui, s’occupe des tâches administratives. La tête dans les chiffres. « Après la signature du bail, le propriétaire est resté à mes côtés durant cinq mois pour assurer la transition. »

De quoi stresser d’autant que la situation sanitaire joue alors les trouble-fêtes.Le 31 octobre 2021, Denis et Eric Glomeau font leurs grands débuts. Le dancing rouvre ses portes fermées au public depuis dix-huit mois. Au grand soulagement des confinés, privés depuis trop longtemps de sortie par la faute d’un coronavirus mortel.

Une reprise en douceur

Les réjouissances sont de courte durée. « Le 9 décembre de la même année, nouvelle fermeture en raison de la crise sanitaire. Autant vous dire que je n’avais plus envie de continuer », se souvient Denis Glomeau. Un coup de massue qui n’empêche pas les deux frères de se ressaisir et de repartir de l’avant. Le 17 février 2022, les pouvoirs publics autorisent la réouverture des établissements de nuit. Ce soir-là, le dancing situé à l’entrée de Cosne-d’Allier organise une soirée rétro. Comme une délivrance.

« C’était reparti sauf qu’il y avait le pass sanitaire et le port du masque obligatoire. » Des contraintes qui ont pénalisé le business, explique Denis Glomeau. « Il a fallu plusieurs mois avant que la clientèle ne revienne. Et même si les gens étaient vaccinés, il y avait toujours une réticence. »

Un parfum de nostalgie

À la veille de rendre les clés, le quinquagénaire garde néammoins un bon souvenir de cette expérience. Et de ses débuts. « Comme j’étais derrière le bar, il fallait de la mémoire pour se souvenir des commandes. Il fallait aussi ne pas se tromper dans les différents tarifs des consommations. Même si tout au long de ma carrière de musicien, j’ai retenu des milliers de notes, ce métier ne se découvre pas en claquant des doigts », sourit-il.

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Avant d’évoquer la fin proche d’une aventure qu’une pandémie mondiale n’aura pas réussi à gâcher : « C’est clair que dimanche [demain, NDLR], il va y avoir de l’émotion. Nous aurons un pincement au cœur parce que les gens s’étaient habitués à nous. On était proches des clients. Et d’ailleurs, certains d’entre eux nous disent qu’ils sont tristes de nous voir partir. »

La tête haute

Et les frangins de se souvenir en particulier des réveillons du Nouvel an et des fêtes célébrant le beaujolais nouveau. « Durant ces trois années, mon frère et moi avons fait le maximum pour recevoir et remplir le Madison. Je crois que nous pouvons sortir la tête haute. »

Et repartir pour un nouveau bail ou même devenir propriétaires ? Les deux frères y ont pensé. « Mais quand les banques ne suivent pas, c’est compliqué. Aujourd’hui, celui qui veut monter une discothèque, s’il ne dispose pas d’un apport, ce n’est même pas la peine d’essayer », explique Éric Glomeau.

Obligés de céder la main, les gérants laisseront définitivement la place début novembre à la nouvelle propriétaire des lieux. « Une ancienne salariée qui a travaillé durant une dizaine d’années au Madison. »

Sur la route

La parenthèse refermée, les deux frères retourneront à leurs premières amours. Depuis 1981, Denis Glomeau promène son accordéon dans les salles des fêtes de France et de Navarre. « J’ai aussi participé à trois reprises à l’émission de télé La chance aux chansons [diffusée de 1984 à l’an 2000 d’abord sur TF1 puis sur France 2, NDLR] qui était présentée par le regretté Pascal Sevran », ajoute-t-il. Dans quelques jours, voire semaines, il reprendra la route, son instrument sur le dos. « Dans la famille, on est accordéoniste de père en fils. Je voulais déjà en jouer alors que je ne parlais pas encore. »

Éric Glomeau, lui, endossera une nouvelle fois son costume de DJ pour animer des soirées dansantes. Des idées plein la tête. « J’ai un projet à Orval dans le département du Cher. J’ai une licence de spectacle et j’envisage d’organiser régulièrement des thés dansants dans la salle des fêtes de la commune tous les jeudis et deux dimanches par mois. » Un nouveau chapitre dans deux existences déjà bien remplies.

Martial Delecluse