Décence élémentaire

Le principe est, heureusement, intangible. Tout justiciable mérite d’être représenté. Mais une chose est sûre, personne n’aimerait être à la place des avocats des 50 prévenus, prostrés la tête basse dans le box des accusés au tribunal d’Avignon. Et surtout pas le matin devant la glace de la salle de bain. Comment trouver des excuses à des gens qui ont commis des actes aussi répugnants, dégradants ? Pour faire court, comment défendre l’indéfendable ? Le dégoût, inspiré par ces pires instincts de l’homme, est tel que l’on aimerait juste qu’ils se taisent. Arrêtent de trouver des circonstances atténuantes à des gens qui n’en ont pas. Et amènent juste leurs clients à faire leur mea culpa. Au lieu de quoi, Gisèle Pelicot, la dignité incarnée, a fini par crier son exaspération de voir sa parole et son calvaire bafoués. S’il y aura bien un avant et un après ce procès des viols de Mazan – qui espérons-le participera à briser l’omerta des violences sexuelles dans de nombreuses cellules familiales – la décence élémentaire exige un préalable. Que l’on cesse de nier l’évidence et de chercher des vices de procédure là où il n’y a que du vice.

l’éditorial

Dominique Diogon