À Beaumont, longs débats autour du plan d'urbanisme métropolitain et de la convention avec l'association Landestini

4 h 30. Un temps correct pour boucler un marathon. Mais un peu long pour un conseil municipal avec seulement 23 dossiers à l’ordre du jour. Mardi soir, les élus de Beaumont, dans le Puy-de-Dôme, ont principalement débattu autour de deux dossiers.

Observations des oppositions en matière d'urbanisme

Le PLUI de la métropole était servi en hors-d’œuvre. Ce copieux document qui présente les orientations stratégiques en matière d’aménagement du territoire a suscité de nombreuses observations de la part des oppositions de gauche comme de droite. Hélène Veilhan a salué la démarche globale face aux changements climatiques et à l’effondrement de la biodiversité. Mais l’élue écologiste regrette que l’opposition n’ait pas été consultée. Elle a formulé des propositions concrètes concernant, par exemple, l’intégration du pied de Montrognon, de la rase du Bray, la mise en place d’un cône de vue sur le vieux bourg ou la prise en compte des mobilités.

À droite, Alain Dumeil a également émis des réserves : "Certains points méritent d’être approfondis pour plus de cohérence dans les périmètres retenus. Nous ne soutenons pas la réorganisation commerciale entre le centre technique municipal, la place du parc et Chomontel. Il y a beaucoup trop de choses insatisfaisantes et manquantes pour que nous approuvions ce PLUI."

Jean-Paul Cuzin, maire, a accepté d’intégrer les propositions de l’opposition dans les observations qui seront transmises au commissaire enquêteur, au nom de l’équipe municipale : "Cela enrichit notre avis et elles auront plus de chance d’être prises en compte".

Le deuxième point qui a longuement retenu l’attention des élus, c’est la convention avec l’association Landestini pour l’exploitation du jardin maraîcher et des actions pédagogiques. "Ces actions donnant entière satisfaction, il est proposé de les renouveler pour un an pour un montant de 42.000 euros", a annoncé l’adjoint Hervé Grandjean.

Critiques sur la convention avec Landestini

Dans les rangs de l’opposition de droite, Damien Martin ne partage pas le même enthousiasme : "J’ai cru à une blague. Avant de poursuivre cette expérimentation, il aurait été bien de tirer le bilan des trois premières années qui nous ont déjà coûté 114.000 euros sans grands résultats. Nous distribuons au compte-gouttes les subventions aux associations beaumontoises qui font vivre notre cité. Et là, on donne beaucoup d’argent public pour une structure qui ne tient pas ses engagements. Ce terrain est une friche !"

À gauche, Dominique Molle ou Olivier Devise se sont également montrés critiques, pointant le manque de préparation de ce dossier plus basé sur la communication que sur des résultats concrets : "Initialement, nous avons souhaité laisser une chance à ce projet séduisant. Mais le bilan n’est pas terrible pour des dépenses énormes. Des choses se font et la partie pédagogique peut donner satisfaction mais les tarifs pratiqués laissent supposer une surfacturation énorme ! Landestini a bien grugé les Beaumontois avec cette convention."

"Nous sommes encore dans une phase expérimentale, reconnaît Jean-Paul Cuzin qui propose d’associer les oppositions aux futures discussions. Certes, nous ne sommes pas aux rendements souhaités. Nous souhaitons passer un cap en prenant contact avec la ceinture verte métropolitaine. Quand on est précurseur, il faut accepter certains risques. Vous avez le droit de ne pas adhérer à ce projet mais il ne faut pas le caricaturer."

Fabrice Mina