La grande histoire des ponts sur l’Allier

À coup sûr symbolique : le pont de Bellerive , autrefois pont Aristide-Briand et, depuis 2022, pont Jacques-Chirac. Construit entre 1930 et 1932, il remplace le pont édifié en 1870 devenu trop étroit qui, lui-même, fit suite à des structures en bois trop facilement emportées par la rivière. D’une longueur de 260 m et d’une largeur de 15 m, il est composé de six travées en acier reposant sur des piles en pierres, et éclairé par ses quatorze lampadaires de style Art déco. La rambarde d’acier d’époque a été remplacée, en 2020, par une rambarde similaire en aluminium mais rehaussée. Le milieu du pont marque la limite entre Vichy et Bellerive.

Un siècle plus tard…

Autre pont plus ancien encore, le pont Boutiron, inauguré en 1913. Il fait suite à un bac remplacé par un pont en 1854, aussitôt emporté en 1856. Un nouveau pont en bois est édifié en 1857, qui perdurera donc jusqu’à celui actuel. Construit en béton faiblement armé, le pont Boutiron est un ouvrage en arc à trois travées inégales. Les parapets, en béton préfabriqué, présentent un dessin ajouré. Sa portée est d’environ 70 m. Lors de sa construction, une crue en 1912 s’acharna sur la structure à peine coulée. Il fallut tout l’acharnement de son architecte, Eugène Freyssinet, pour que le pont résiste. Plus d’un siècle plus tard, il est toujours là.

Plus atypique encore, le pont barrage de l’Europe . Le pont est mis en service par Pierre Coulon, maire de Vichy, le 10 juin 1963, en même temps que la mise en eau du lac d’Allier. Il a pris le nom de pont Lucien-Lamoureux, du nom d’un député local, plusieurs fois ministre pendant l’entre-deux-guerres, lors d’une délibération du conseil municipal du 23 décembre 1976, puis fut rebaptisé pont de l’Europe en 1991. Long de 256 m, sa largeur est de 17 m.

Saint-Yorre possède deux ponts. Le plus récent est fonctionnel depuis 2016 et fait partie du contournement de Vichy-Bellerive. Il prend appui sur la commune de Saint-Priest-Bramefant (Puy-de-Dôme). En aval, le pont des Sources a été récemment rénové et permet d’arriver au cœur du bourg à partir de la commune de Hauterive. Il comporte un tablier métallique reposant sur quatre poutres reposant sur une seule poutre centrale.

Le pont de Saint-Germain-des-Fossés – pont des Îles - va de pair avec son faux jumeau, le pont ferroviaire dit lui pont Noir . Dernier pont routier, le pont de Billy , soit une structure métallique avec un tablier béton de 209,40 m composée de quatre travées de portée d’une cinquantaine. Il comporte deux culées massives et trois piles situées dans le lit de la rivière.

Les ponts de chemin de fer

La construction du viaduc ferroviaire d’Abrest a débuté en 1914, mais a été perturbée par le déclenchement du conflit. Il ne sera achevé qu’en 1924. Il permet la liaison rail de Vichy à Riom et, au-delà, Paris. Le pont est composé de huit arches en maçonnerie de pierre de taille, dans un axe atypique de 66° par rapport au cours de l’Allier. Sept pour franchir la rivière et une pour laisser passer, côté rive droite, la ligne via Ambert.

Autre viaduc SNCF, celui de Saint-Germain-des-Fossés , qui associe étroitement son histoire à son homologue routier. Édifié en 1855 pour rejoindre Nîmes via Gannat, emporté en 1856, reconstruit en 1858, il est finalement remplacé par une structure plus moderne. Ses anciens radiers ont été réutilisés pour la construction du pont routier actuel.

Neuf ouvrages, donc, sur les plus de 130, qui permettent de franchir l’Allier sur l’ensemble de son cours.