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Сентябрь
2024

Un maire rural du Cantal témoigne sur les difficultés de sa fonction : "On est à portée de baffes"

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« Les débuts ont été très difficiles, on est noyé sous une masse de choses », explique David Peyral qui cite un chiffre : « Ce n’est pas un hasard si 40 % des nouveaux maires démissionnent. C’est une question qui se pose presque naturellement. Quand on prend à bras-le-corps tous les sujets, c’est naturel d’avoir cette réflexion ».

Au début de son mandat, il confie avoir été confronté à « une diversité de sujets que l’on n’appréhende pas. On va parler urbanisme, éducation, gestion de l’eau, relation avec la communauté de communes, querelles de voisinage, sécurité, procédures administratives… Il faut ajouter à cela qu’il est très difficile de recruter une secrétaire de mairie ». Au point de se sentir, parfois, démuni ou débordé sur des sujets dans lesquels le maire souhaite s’impliquer.

On s’engage pour l’amour de notre territoire, l’envie de faire avancer les choses. Je n’ai pas peur de dire que je suis chauvin et fier de ma commune

Mais la tâche est compliquée : « On nous demande de connaître 7.000 textes de lois, de gérer les ressources humaines, les finances… C’est difficile et on peut avoir un sentiment de découragement. » Le tout en se confrontant souvent à une administration et à ses procédures qui ne se veulent pas toujours conciliantes. David Peyral parle même « d’aberrations » en s’appuyant sur l’exemple de l’Ehpad que la commune gère avec Saint-Illide.

Des relations parfois difficiles

« On a alerté pendant deux ans sur la situation difficile de la directrice en place. Nous n’avons pas été écoutés et elle a fini par démissionner et partir. Une direction intérimaire a été mise en place et, aujourd’hui, on en est à la direction intérimaire de la direction intérimaire. Il y a une opacité dans le processus, on se sent démuni, mis à l’écart. On ne trouve pas l’interlocuteur. » Il regrette, par exemple, que certains profils proposés aient été retoqués car ils n’avaient pas le statut de l’administration public.

Au-delà de la gestion de la charge de travail et de l’administration, les relations avec les administrés sont parfois délicates. « On est à portée de baffes », résume David Peyral, qui s’avoue surpris par des comportements et par la contradiction systématique de certains habitants. « Humainement, c’est difficile, il faut savoir prendre de la hauteur. » Mais, de ces quatre années de maire, il retient aussi les succès de sa politique : « Il faut se concentrer sur ce qui est bon pour la commune. C’est difficile, on souffre, mais les succès donnent énormément de sens à notre action. »   

Mathieu Brosseau