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Сентябрь
2024

Passé par de grandes maisons, ce cuisinier a choisi de s'installer comme traiteur en Haute-Loire, sur les terres de sa famille

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Derrière un long portail qui glisse sur des rails, Pierre Supiot apparaît, tout sourire, pour faire découvrir l’entreprise qu’il a lancée, le 1er juillet 2023, dans la propriété de son grand-père, à Sainte-Florine. S’il est né et a vécu en Normandie, c’est ici, dans le Bassin minier, qu’il a passé toutes ses vacances. « À l’étang de Mègecoste, je peux vous dire partout où ça accroche », s’amuse ce fan de pêche. Dans cette maison, « mon grand-père avait une scierie. Il faisait des caisses pour l’entreprise Ducellier. » De l’autre côté de la rue, il y avait aussi « mon oncle qui faisait des charpentes et mon arrière-grand-mère avait un économat un peu plus haut ».

Le retour en force des guinguettes en Haute-Loire

Aujourd’hui, c’est dans cet endroit à la forte symbolique qu’il a lancé son activité de traiteur, accompagné par sa femme, Julia. « On fait de l’événementiel, des mariages, des repas d’entreprises, des anniversaires, des communions… »

En ce lundi 9 septembre, le couple sort d’un week-end éprouvant avec un mariage passé sous une pluie battante. La cuisine, réalisée à la broche et avec un brasero a été épique. « Mais les clients ont été super sympas, ils nous ont envoyé plusieurs messages depuis pour nous remercier », glisse Julia. Le contact avec la clientèle, elle aime ça. Banquière pendant de nombreuses années, elle a décidé de tout lâcher pour se consacrer au travail de l’entreprise. Elle gère les tâches qui sont à la portée d’une personne qui n’a pas de formation en cuisine, et elles sont nombreuses. De la plonge à la mise en place, en passant par le chargement du camion, les rendez-vous avec les clients ou la gestion des réseaux sociaux. « Avant, j’essayais de la faire en même temps que mon emploi à la banque, mais ce n’était plus possible de tout cumuler. »

Beaucoup de travail et d'expérience

La raison à cette importante charge de travail est simple : « On fait tout nous-même, de l’apéritif au dessert, avec des produits frais et locaux », se félicite Pierre Supiot. Tout cela, ils l’assument à deux, juste aidés par des extras pour le service.

Les heures, ils ne les comptent pas, mais le plaisir semble à la hauteur de cette implication. Et le cuisinier sait de quoi il parle. Après une formation chez lui, en Normandie, il est passé dans de nombreux établissements, en traiteur, en restaurant ou en palace, à Deauville, Paris, Rouen ou Saint-Barthélémy. L’exigence et la frénésie des grandes maisons, il en a fait le tour. Maintenant, il travaille pour lui. Et cela a une saveur totalement différente.

Bien évidemment, comme dans toute création d’entreprise, les premières années sont les plus compliquées, il faut se faire un nom, se faire connaître et surtout… reconnaître.

On est parti de zéro, on ne connaissait personne. J’ai passé mes vacances ici mais je n’ai pas de réseau.

Alors, l’été dernier a été plus calme. Normal pour un début. Mais au fil des mois, le bouche-à-oreille sur lequel ils comptent a fait son effet. « On a connu une belle année, on a aussi pas mal de réservations de mariages pour 2025 et 2026. J’ai même eu des appels pour 2027, mais là on verra, c’est un peu loin », s’amuse Julia.

Avant de penser à l’été prochain, Pierre Supiot prévoit déjà les fêtes de fin d’année, les repas à emporter qu’il va proposer et les banquets à venir. « J’ai les menus en tête. » Mais pas seulement. Ce pêcheur passionné, originaire de Normandie, a déjà tout prévu. « Je vais aller chercher mes Saint-Jacques sur place, en allant directement sur le bateau », annonce-t-il, l’œil brillant de plaisir. Cela donnerait presque déjà l’envie d’avancer le temps de quelques mois.

Nicolas Jacquet