La maison d'arrêt de Guéret accueille une nouvelle directrice
C’est un peu par hasard que cette Normande s’est retrouvée dans l’administration pénitentiaire. Plus de 20 ans après son premier poste, elle se plaît encore à raconter son histoire. « À la base, ce n’était pas une vocation. J’ai aidé une personne à passer le concours mais il se trouve qu’elle ne s’y est pas présentée. Moi, j’y suis allé, et je l’ai réussi », relate-t-elle, sourire aux lèvresMurielle Damy se souvient encore de la date à laquelle elle a passé le concours. « C’était le 11 septembre 2001, le jour où les deux tours du World Trade Center se sont effondrées. » Elle se souviendra probablement du 11 septembre 2024 aussi. 23 ans plus tard, lors d’une cérémonie officielle dans la petite cour de la prison de Guéret, elle a pris ses fonctions de cheffe d’établissement.
Après avoir été surveillante pénitentiaire pendant une dizaine d’années, la néo-Creusoise a gravi les échelons dans l’administration jusqu’à devenir adjointe au chef d’établissement au centre de détention de Bédenac en Charentes-Maritime depuis deux ans. Elle a ensuite été repérée pour ses qualités professionnelles et a accepté la proposition qui lui a été faite pour venir à Guéret. Originaire de Normandie, cette quinquagénaire ne connaissait pas le département. « J’ai regardé l’environnement de la Creuse qui m’a convaincu. Je fais beaucoup de sports nature, ça m’a beaucoup plu. »
En outre, l’établissement qu’elle s’apprête à diriger lui plaît tout autant. « La maison d’arrêt de Guéret fonctionne très bien, c’est une structure à taille humaine. Ça nous permet de mieux connaître les détenus. »
Réduire la surpopulation carcéraleUn détail qui a toute son importance. Mieux connaître les 46 détenus actuels permet de mieux cibler ceux qui pourraient être en capacité d’obtenir un aménagement de peine. Cela afin de réduire la surpopulation carcérale alors que la prison de Guéret n’a une capacité d’accueil que de 32 places. « Pour réduire cette surpopulation, ça passe déjà par la Justice et il faut favoriser les aménagements de peine. Donc identifier les bons profils, expose Murielle Damy. On travaille cela en lien avec le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation). »
Ainsi, la maison d’arrêt de Guéret poursuit sa démarche de « Surveillant Acteur » initiée grâce au label du même nom obtenu en 2023. « Concrètement, cela veut dire que les surveillants font au-delà de leur mission, explique la nouvelle directrice. Ils peuvent réaliser des audiences avec les détenus et vont donner des éléments qui vont nous permettre d’avoir un avis plus éclairé sur les aménagements de peine possibles. »
À la tête de l’établissement depuis quelques mois seulement, Murielle Damy souhaite poursuivre cette dynamique avec les vingt-trois surveillants de l’établissement. Par ailleurs, d’autres projets seront menés à l’avenir comme le prix Goncourt des détenus par exemple. Autant de projets pour lesquels la nouvelle cheffe d’établissement aspire à s’investir pleinement.
De la Normandie à la Creuse, le hasard de 2001 semble avoir comblé Murielle Damy.
Vincent Faure