Un collectif récolte 337 signatures : à Lapalisse, ces haies qui divisent la ville
C’est l’arrachage d’une haie qui aura mis le feu aux poudres. Le 9 avril dernier, précisément, une rangée de 90 mètres d’ifs quasi centenaires, qui sépare le parc floral de l’esplanade du Maréchal-de-La-Palice, est supprimée par la municipalité. Une décision qu’Aurore Milcent de la Boutresse, Lapalissoise, ne digère pas. « Je suis sensible à l’esthétique et au patrimoine de ma ville. Pourquoi avoir fait ça, surtout en pleine période de nidification ? »
Celle qui randonne beaucoup parcourt alors les rues de la ville, et recueille les témoignages des habitants. « Les gens m’ont parlé. Et ils se sont plaints à la fois de l’état de la ville, et de l’absence d’écoute et de réaction du maire. » Sur la base de ces témoignages, elle rédige 10 pages de doléances, qui ont à ce jour recueilli 337 signatures. Dans ces pages, entre autres, des inquiétudes concernant « le manque flagrant d’entretien régulier de nos espaces verts » et les déjections canines ; la sécurité routière avec la traversée de poids lourds dans la ville malgré l’interdiction ; le sentiment dû à l’insécurité ; et le manque de préservation du patrimoine, ainsi que la place laissée par la municipalité à « ses amis camping-caristes ».
« Créer un déclic »Cette pétition a été envoyée récemment au maire, Jacques de Chabanne, et à son équipe municipale « pour créer un déclic. On ne demande pas la lune, on sait bien qu’ils ne peuvent pas tout faire. Mais il faut du bon sens. »Le maire, qui a suivi la création de ce collectif, relativise. « J’ai toujours reçu les personnes qui souhaitaient me rencontrer. Or on a jamais vu Mme de Milcent aux réunions publiques. En tout cas je ne veux pas qu’on dévalorise le travail de mes agents : on a d’ailleurs réalisé des embauches supplémentaires pour les espaces verts pendant la période estivale. En ce qui concerne la haie, c’était devenu une espèce de buisson de ronces. Maintenant on a une belle ouverture sur le parc floral. Quand à l’insécurité, je parlais encore hier avec les gendarmes… Et c’est du grand délire. »
Sandrine Gras